La coalition “Congo n’est pas à vendre” (CNPAV) salue la décision du gouvernement congolais de procéder à la révision de la convention sino-congolaise signé en Avril 2008 entre le gouvernement congolais et le groupement d’entreprises chinoises (GEC) relative au développement des infrastructures et à l’exploitation minière.

Pour que ce processus mène à des bénéfices pour la population congolaise, CNPAV insiste sur les préalables suivants: “(1) une préparation rigoureuse de la renégociation, notamment par une évaluation indépendante des recettes générées par le projet, des réserves minières y allouées et des infrastructures réalisées, ainsi que la réalisation d’une modélisation fiscale du projet ; (2) la transparence totale du processus de révision et de la renégociation de la convention qui devra privilégier les intérêts du Congo et de sa population et (3) les poursuites judiciaires contre les acteurs présumés responsables d’actes de corruption et de détournement des fonds publics”, a recommandé cette structure de la société civile, au cours d’une conférence de presse organisée ce lundi 3 Avril, à Kinshasa.

Le CNPAV rappelle que ses organisations membres dénoncent depuis plus d’une décennie le montage déséquilibré, inéquitable et opaque de cette convention qui a plus profité à la partie chinoise et à une certaine élite politique congolaise plutôt qu’aux populations congolaises. Pendant les quatorze dernières années de l’exécution de cette convention, le CNPAV et ses membres ont documenté de nombreux déséquilibres, manquements et irrégularités incluant notamment les déséquilibres structurels en faveur de la partie chinoise ; l’opacité généralisée dans l’exécution de la convention et les suspicions de corruption et de détournements de fonds.

Sur instructions du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, la partie chinoise a accepté la révisitation du contrat Sicomines. Cela, à la suite des révélations accablantes faites par l’Inspection générale des finances dans le cadre de ladite convention.

Dans son rapport, publié publier au mois de février, qui continue encore à faire l’objet des débats au sein de l’opinion, l’Inspection générale des finances (IGF) a dénoncé les « déséquilibres » du contrat chinois signé en 2008 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le groupement d’entreprises chinoises.

Selon l’IGF, l’État congolais n’a bénéficié que de 800 millions USD sur des revenus évalués à 10 milliards USD dans l’exploitation de la SICOMINES.
Selon ce rapport, les chinois ont gagné durant 14 ans, environ 90,9 milliards de dollars américains contre les engagements à leur charge de 6,2 milliards USD. L’Inspection générale des finances note également une faiblesse criante et la modicité des investissements des infrastructures. A en croire le rapport de l’IGF, « la SICOMINES a mobilisé, en 14 ans, des financements d’un montant total de 4 471 588 685,14 USD et n’a consacré que 822 190 060,14 USD pour le financement des travaux d’infrastructures, soit 18,38% du financement total mobilisé. »

Cephas Kabamba