1er juin 2010- 1er juin 2021, cela fait 11 ans, jour pour jour, que les activistes des droits humains, Chebeya Bahizire et Bazana Edady ont été assassiné.

Dans une communication à l’occasion de ce 11eme anniversaire douloureux, la Voix des Sans Voix a adressé une lettre à Félix Tshisekedi pour exiger la réouverture du procès et dénoncer la facilité avec laquelle le général Numbi, principal suspect dans cette affaire selon les parties civiles au procès, a quitté le pays alors qu’il était recherché par la justice militaire.

En rappel, Floribert Chebeya (âgé de 47 ans et fondateur de l’ONG “ La Voix des Sans Voix”), et son chauffeur Fidèle Bazana, ont été assassiné à l’issue d’un rendez-vous à l’inspection générale de la police.

Le corps sans vie de Chebeya sera retrouvé dans une voiture, le pantalon baissé, pour faire croire à une affaire de mœurs. Ses poignets portant des marques de menottes. Celui de Bazana, introuvable.

A l’issue d’une enquête très critiquée par les défenseurs des Droirs de l’homme, la cour militaire de Kinshasa avait condamné à mort le principal suspect, le colonel Daniel Mukalay (n° 2 des services spéciaux de la police congolaise), ainsi que 3 policiers en fuite, jugés par contumace.

Le général John Numbi, interrogé comme témoin lors du procès, sera mis hors de cause, même si les parties civiles le considéraient comme le “ suspect n°1”, ce qu’avait refusé la Cour.

En 2015, l’affaire avait été jugée en appel par la Haute cour militaire de Kinshasa. Au procès, quatre des policiers furent acquittés à leur tour, faute de preuves. Le cinquième, le colonel Daniel Mukalay, avait vu sa peine réduite à 15 ans de prison. Quant aux poursuites contre les trois fugitifs, elles avaient été suspendues.

Aujourd’hui, 11 ans après cet assassinat, le corps de son chauffeur, Fidèle Bazana, n’a jamais été retrouvé. Dans une intervention à RFI, Éric Kibumbe avait avoué être le meurtrier de Bazana dont le corps, selon lui, serait enterré à la ferme du Général Djadjidja, colonel à l’époque des faits.

C’est notamment à l’issue de ces aveux du troisième membre du commando qui a assassiné les deux activistes que la justice militaire avait émis un et convocation, puis un avis de recherche contre John Numbi, en fuite dans un pays africain selon la justice.

PM