Le procès dit « de 100 jours » se poursuit ce mardi 01 juin devant la cour d’appel de Kinshasa-Gombe à la prison centrale de Makala. La poursuite de ces audiences intervient après plusieurs mois de suspension due aux différents recours de la défense de Vital Kamerhe à la Cour de cassation, qui espérait obtenir une suite favorable. Mais elle a toujours été déboutée.

A en croire la défense de l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’État, la raison de l’appel de cette affaire réside sur le fait que leur client a été condamné sur base des soupçons de culpabilité sans aucune preuve concrète.

« Le premier Juge n’a pas su dire la somme d’argent que Vital KAMERHE a pu détourner ni comment. Il y a doute sur les moyens de preuve. Le montant décaissé par Samibo était de combien et à quelle étape est intervenu KAMERHE pour encaisser même un dollars », a déclaré Maître Kabengela.

En outre, l’autre motif d’appel est que Vital Kamerhe a été emporté par une nouvelle notion scientifique et non juridique en qualifiant ce détournement infraction intellectuelle pour ne pas avoir à le démontrer avec preuve à l’appui.

« Le premier Juge était en conflit ouvert avec les avocats de la défense. Il a continué à juger les arguments développés par des gens à qui il avait, par son attitude, accordé le statut d’adversaires. Le Juge a laissé ses fardes fermées et a rendu son jugement sur base des pièces non présentées/débattues dans l’audience, càd sur base des pièces qu’il n’a pas lui-même exploité. Il a ignoré le rôle de la chaîne des dépenses dans le processus de paiement des marchés publics » poursuit-il.

D’après Me Kabengela, le juge s’est accaparé du pouvoir que la constitution reconnaît au législateur pour se redonner une compétence que le législateur lui a expressément retiré.

Pour rappel, Vital Kamerhe, Samih Jammal et Jeannot Muhima avaient été condamnés le 20 juin 2020 pour détournement des fonds destinés à la construction des maisons préfabriquées dans le cadre du programme de 100 jours du Chef de l’État Félix Tshisekedi. Ils ont fait appel de cette décision qu’avait rendu le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe.