En marge de la commémoration 21ème anniversaire de de la guerre de dix jours de Kisangani, guerre faisant plus de 1000 morts et 3 000 blessés et des dégâts matériels inestimables, Le docteur Denis Mukwege a via une correspondance parvenue à notre rédaction, appelé à l’adoption d’une stratégie holistique de justice transitionnelle pour les crimes commis à l’Est de la RDC par les armées ougandaise et rwandaise.

D’après le prix Nobel de la paix, « ces crimes les plus graves et leurs conséquences dévastatrices, qui sont documentés dans le rapport Mapping, ne peuvent rester rangés dans les oubliettes de l’Histoire. Ils sont imprescriptibles. Aucune immunité, aucun compromis ni « realpolitik » ne peut être invoqué pour éluder les responsabilités des auteurs de ces crimes et de leurs commanditaires ».

Et d’ajouter, « Après des décennies de guerres à répétition et d’instabilité, nous ne pouvons plus tolérer que le quotidien de la population congolaise soit jalonné d’atrocités de masse commises par des acteurs étatiques et non étatiques, congolais et étrangers, dans un climat prévalant d’impunité » a déclaré Denis Mukwege.

Par ailleurs, le prix Nobel de la paix invite donc toutes les forces vives à mettre la main dans la patte dans ce processus afin de réclamer au gouvernement congolais et à la communauté internationale, l’établissement d’un Tribunal Pénal International pour la RDC.
« Nous aspirons à ce que toutes les forces vives de la Nation s’impliquent dans le processus de justice transitionnelle en gestation en RDC et s’approprient le contenu de cette stratégie pour réclamer au gouvernement congolais et à la communauté internationale, l’établissement d’un Tribunal Pénal International pour la RDC le respect de leurs droits à la justice, à la vérité, à des réparations et à des garanties de non répétition » a conclu Dr Mukwege.

Il y a 21 ans, la ville de Kisangani était secouée par la guerre entre les armées ougandaise et rwandaise pendant six jours, faisant plus de 1000 morts et 3 000 blessés et des dégâts matériels inestimables. Les victimes de ces atrocités sont restées majoritairement sans assistance ou indemnisation jusqu’à ce jour.