Alors que certains crient à l’acharnement sur l’ancien premier ministre, Augustin Matata Ponyo, le Président de la République est sorti de son silence et fustige ces propos lui incriminant d’en vouloir à l’homme à la cravate rouge.

Dans une interview ce jeudi 01 juillet, Felix Tshisekedi a rassuré qu’il ne s’agit pas d’une chasse à la sorcière de sa part. Selon lui, le fait d’être un acteur politique n’exclut en rien une poursuite judiciaire ; tout congolais est justiciable.

« Mais je ne comprends pas qu’on crée cette catégorie des congolais qui peuvent, d’une part, être justiciables et rendre compte à la justice. Et d’autre part, des congolais qui peuvent eux être extirpés de la justice. C’est très mauvais, et même pour lui, l’ancien premier ministre, Augustin Matata. Même pour lui, ce n’est pas du tout quelque chose de profitable parce que c’est un acteur politique », a déclaré Felix Tshisekedi.

Pour rappel, le Procureur Général de la République, Jean-Paul Mukolo Nkolesha a adressé au Président du Sénat un réquisitoire aux fins d’obtenir l’autorisation d’instruction d’un autre dossier à charge de l’ancien Premier Ministre, Augustin Matata Ponyo Mapon. Il s’agit cette fois-ci, des faits de détournement des deniers publics des fonds destinés à l’indemnisation des 300 personnes qui seraient propriétaires des biens Zaïrianisés.

Dans ce réquisitoire datant du 24 juin 2021, le Procureur Général près la Cour constitutionnelle relate qu’Augustin Matata Ponyo aurait conclu en 2011, alors qu’il était Ministre des Finances, un protocole d’accord en vue de permettre au Gouvernement Congolais d’indemniser 300 anciens propriétaires des biens Zaïrianisés. Devenu Premier Ministre Matata Ponyo aurait décaissé 110.907.681,88 $ US et 27.894.707,92 Euros entre 2010 et 2013. Toujours selon ce réquisitoire, des enquêtes menées au sein de la Direction de de Gestion de la Dette Publique (DGDP) n’ont trouvé aucune trace de ces 300 créanciers qui auraient perdu leurs biens meubles et immeubles du fait de la Zaïrianisation. Ce qui avait poussé, à l’époque, le Procureur Général près la Cour de cassation à ouvrir un dossier contre M. Mapon.

Céphas Kabamba