Le 31 mars 2015, l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange nommait son ancien ministre de la Justice et membre de la Cour constitutionnelle comme conseiller Spécial du chef de l’État chargé de la Bonne Gouvernance, de Lutte contre la Corruption et du Blanchiment des capitaux. Installé comme policier de la République sa mission était entre autres de traquer les Kuluna en cravate et de lutter contre toutes les pratiques de corruption, de coulage des recettes, bref mettre fin à l’impunité concernant le détournement des deniers publics. Luzolo Bambi après investigations avait également affirmé que le pays perdait environ 15 milliards USD du fait de la corruption et des détournements des fonds publics.

Malgré son diplôme de doctorat en droit obtenu à l’institut des sciences pénales et de criminologie d’AIx en provence en France, Luzolo Bambi s’est montré moins efficace dans sa mission, lui confiée. Plus technocrate que pragmatique, le manque de maîtrise des finances publiques aurait certainement contribué à son échec.

Mais quand vint le Président Félix Tshisekedi au pouvoir en 2019, ce dernier décide de confier la mission à un fils maison, un habitué aux finances publiques, Jules Alingete Key. Ainsi le 31 juillet 2020, le chef de l’Etat décide de le porter comme Inspecteur général des finances et chef de service pour diriger ce service spécialisé pour l’assainissement et le contrôle des finances publiques. Si Luzolo avait opté pour le silence et la discrétion dans ses investigations, Jules Alingete Key apporte du sang nouveau : obtenir l’adhésion de toute la population en portant les dénonciations sur la place publique. Méthode qui a largement eu écho et les résultats sont palpables.


Mission : traquer tous les détourneurs de deniers publics en les envoyant en justice, mettre fin aux coulages des recettes et installer la patrouille financière.
Moins d’une année les résultats sont déjà palpables. Les finances se consolident. Alors que les prévisions faisaient état d’une atteinte de moins de 5 milliards USD en cette période de post Covid, au mois d’octobre, les caisses affichent environ 6 milliards USD depuis janvier et les nouvelles projections à la fin de l’exercice budgétaire 2021 à environ 7,5 ou 8 milliards USD, c’est-à-dire jusque fin décembre.

Les entreprises publiques et paraétatiques autres services d’assiettes de l’Etat commencent à retrouver également leurs santés financières. Les régies financières obtiennent des résultats au-delà des leurs assignations. Et la vraie bataille de l’assainissement des finances publiques ne fait que commencer et devrait se poursuivre pour obtenir des résultats plus que satisfaisants avant les échéances de 2023.

La méthode Alingete a été tout à fait simple. Obtenir les moyens de leurs politiques. Et le Président Tshisekedi s’est personnellement impliqué pour que l’IGF puisse avoir la rétrocession au même titre que les services de mobilisation des recettes.

Le recrutement des nouveaux inspecteurs spécialisés dans divers domaines pourrait faire booster les contrôle et de surcroît les recettes de l’Etat dans un futur proche.
Entre les deux époques ou les deux périodes, l’implication des uns et des autres et le soutien et la volonté réelle d’assainir les finances publiques auront certainement joué dans l’atteinte des résultats.

Willy Akonda Lomanga