Interpellé par un élève au sujet de la violence dont étaient victimes ses camarades qui avaient assiégé, en avril dernier, la mairie de Beni pour exiger notamment la présence du Chef de l’État pour rétablir la paix et la sécurité dans la région, Félix Tshisekedi dit ne pas avoir été informé de cette situation.

“ Je n’étais même pas au courant de toute cette violence exercée sur des enfants ”, a-t-il affirmé, avant de demander pardon et exigé que justice soit faite et que les responsables de cette violence soient sanctionnées.

Et pourtant, dans un point de presse qu’il a coanimé le 29 avril avec Charles-Michel, le Président du conseil européen qui était en visite à Kinshasa, le Président de la République, répondant à la question d’un journaliste qui lui avait fait état de la situation des élèves qui assiégeaient la mairie de Beni, leur avait demandé de regagner leurs maisons, estimant que sa présence à Beni ne devrait pas mettre fin à cette insécurité.

“ J’ai déjà annoncé le train des mesures radicales que nous allons prendre pour toutes ces régions en difficulté, en proie à la violence, à savoir l’Ituri, le Nord et le Sud-Kivu pour répondre à leur souhait. Je leur demande de ne pas rester exposer aux intempéries. Et je vous promets chers enfants, en tant que père d’abord, ensuite en tant que chef de l’État, d’apporter les solutions à vos problèmes. Veuillez regagner vos foyers et ne vous laissez surtout pas manipuler par les adultes qui ont un but qu’ils recherchent : un but politique ”, avait-il déclaré.

Le même jour, après cette déclaration du Chef de l’État, la Police tirait des coups de feu en l’air et utilisait des bâtons pour disperser ces élèves qui manifestaient depuis huit jours, devant la mairie. 69 élèves étaient arrêtés et libérés 24 heures après.

Lors de l’intervention de la police et de l’armée, plusieurs jeunes ont été blessés et des dizaines d’autres ont été arrêtés. Cette dispersion musclée d’un rassemblement d’enfants avait choqué l’opinion nationale et internationale.
Le porte-parole de la Police, Pierrot Mwana Mputu, avait déclaré que la police n’avait utilisé que des armes non létales.