La valeur du carbone séquestré par la forêt du bassin du Congo (FBC) s’élève à 30 milliards de dollars par an, selon un rapport publié en novembre dernier par le think tank indépendant Center for Global Développent. Une évaluation, qui est supérieure à celles d’Amazonie et d’Asie du Sud-Est réunies, d’autant plus que la FBC constitue le plus important puits de carbone tropical. A l’opposé, les financements mobilisés pour sauver ce poumon du monde menacé par la déforestation demeurent dérisoires.

Le même rapport révèle que “le niveau moyen des financements destinés à la protection de l’ensemble des forêts africaines dans le cadre de l’aide publique au développement s’est établi à 170 millions de dollars par an durant la décennie 2011-2020. Ce niveau est plus de 150 fois inférieure à la valeur du carbone capté par la forêt du bassin du Congo. Les montants mobilisés par le secteur privé pour la préservation des forêts à l’échelle mondiale se sont, quant à eux, situés à 100 millions de dollars par an entre 2012 et 2020. Un tiers seulement de ce montant était destiné au continent africain”.

A ce jour, la valeur sociale du carbone a été, quant à elle, évaluée à 50 dollars par tonne en 2020 par le Groupe de travail interagences américain sur le coût social des gaz à effet de serre (US Interagency Working Group on Social Cost of Greenhouse Gases), dont les calculs font autorité dans ce domaine.

Selon les estimations de Center for Global Development, la forêt du bassin du Congo qui s’étend sur une surface totale de 298 millions d’hectares répartis dans six pays (Cameroun, République centrafricaine, RDC, Guinée équatoriale, Gabon et République du Congo) absorbe environ 600 mégatonnes de CO2 chaque année (1 mégatonne=1 million de tonnes).

Lors de la Cop 27, ces pays sont allés aux discussions en ordre dispersé pour défendre leur droit de protecteur du climat,  pourtant ils disposent le cœur vert de l’Afrique. La FBC absorbe 1,1 gigatonne de carbone (1 gigatonne = 1 milliard de tonnes) par an et n’en libère que 530 mégatonnes. Il séquestre ainsi quelque 600 mégatonnes de CO2 chaque année. Les forêts d’Asie du Sud Est ne représentent plus un puits de carbone puisqu’elles émettent depuis plusieurs années plus de carbone qu’elles n’en séquestrent (1,6 gigatonne de CO2 émise contre 1,1 gigatonne absorbée par an).