Le bureau technique du contrôle de l’Etat (BTC) a déposé à la justice son rapport de contre-expertise sur la convention signée entre le gouvernement congolais et un consortium d’entreprises chinoises, laquelle a permis la création de la Sino-congolaise des mines (SICOMINES S.A) pour une exploitation minière dans le Lualaba en échange des investissements dans les infrastructures en République Démocratique du Congo.

Selon ce rapport, sur 822 millions de usd libérés par Sicomines pour les infrastructures, seuls 300 millions usd retracés ; 522 millions usd manquent au compte.

Cette révélation fait suite à la première réunion du processus de révisitation de ce contrat signé en 2008. Lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, tenue le vendredi 17 mars 2023, le Président de la République, Félix Tshisekedi, avait pris position en faveur de la révisitation de ce contrat pour rétablir l’équilibre entre les deux parties. Le mardi 21 mars 2023, au cours de la plénière consacrée à l’adoption du calendrier de la session de mars 2023, le Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, avait fait savoir que son institution va très prochainement se pencher sur cette convention de collaboration.

L’Inspection générale des Finances (IGF) a dénoncé les « déséquilibres » du contrat Chinois signé en 2008 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le groupement d’entreprises chinoises.

Selon l’IGF, l’État congolais n’a bénéficié que de 800 millions USD sur des revenus évalués à 10 milliards USD dans l’exploitation de la SICOMINES.

Le même document de l’IGF renseigne que les chinois ont gagné, durant 14 ans, environ 90,9 milliards de dollars américains contre les engagements à leur charge de 6,2 milliards USD.

A en croire le rapport de l’IGF, « la SICOMINES a mobilisé, en 14 ans, des financements d’un montant total de 4 471 588 685,14 USD et n’a consacré que 822 190 060,14 USD pour le financement des travaux d’infrastructures, soit 18,38% du financement total mobilisé».

L’Inspection générale des finances note également une faiblesse criante et la modicité des investissements des infrastructures.

Les enquêtes de l’IGF ont aussi révélé le manque de visibilité et d’impact des travaux exécutés et leur sélectivité injustifiée en violation de l’annexe C de la Convention du 22 avril 2008.

Cephas Kabamba