Depuis l’annonce de l’état de siège, le vendredi dernier à l’issue de la première réunion du conseil des ministres et suivi d’une réunion du conseil national de sécurité, toujours aucun détail sur les conditions de mise en œuvre de cet état de siège.

Faute d’une loi sur l’état de siège, les détails devraient être précisés par une ordonnance présidentielle qui tarde avenir jusqu’à ce jour. L’ une des options envisagées, était de renforcer le pouvoir des militaires au détriment des autorités civiles.

Mais cette option fait grincer des dents, notamment en raison du passif de certains officiers déployés à l’Est du pays. Le mouvement citoyen Lucha avait, à l’annonce de l’instauration de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, rappelé sa demande de voir ” retirer de zones opérationnelles,les officiers affairistes et criminels”, tout en insistant sur l’amélioration des conditions de vie et de travail des troupes.

L’association des victimes du Grand- Kasaï a plusieurs fois dénoncé le maintien au front des certains officiers FARDC et PNC suspectés dans des dossiers qui se trouvent aujourd’hui au niveau de la Haute cour militaire à Kinshasa.
Certains d’entre eux avaient été interrogés l’an dernier par la justice militaire et relâchés. ” On nous a fait savoir qu’ils étaient indispensables au front”, déplore son président.

Une autre source onusienne énumère le nom d’officiers cités dans le rapport du groupe d’experts des Nations unies pour leur soutien aux groupes armés.

Du côté du gouvernement, la question de nommer des officiers dans le cadre de l’état de siège qui soient coupable de crimes ou de malversations, “qu’on nous donne les noms”, lance une source gouvernementale.

Ce serait même l’une des raisons qui retardent la publication de l’ordonnance présidentielle.