Les états généraux de la presse peuvent ouvrir une nouvelle ère pour les journalistes congolais. Reporters sans frontières (RSF) se félicite des principales conclusions adoptées lors des états généraux de la presse et encourage les autorités congolaises à appliquer dès que possible les grandes réformes recommandées par RSF et son partenaire Journaliste en danger (JED) depuis plusieurs années.

Si la grand-messe de la presse congolaise est rapidement suivie par des actes, elle restera un rendez-vous marquant dans l’histoire des médias de la République démocratique du Congo (RDC).

Le rapport final des états généraux de la communication et des médias organisés à Kinshasa du 25 au 29 janvier, et dont RSF s’est procuré une copie, consacre la plupart des recommandations portées depuis plusieurs années par l’organisation et son partenaire congolais Journaliste en danger (JED).

Parmi les 80 propositions adoptées, la réforme de la loi de 1996 pour mettre fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse figure en première position. Le ministre de la Communication et des Médias Patrick Muyaya, joint par RSF, a fait savoir qu’un avant-projet de loi devrait rapidement être présenté. Le moratoire sur les arrestations de journalistes dans l’exercice de leur fonction proposé par RSF et JED figure également parmi les toutes premières recommandations. Le président Félix Tshisekedi, qui a présidé l’ouverture et la clôture de ce rassemblement, a également réitéré sa volonté de garantir la sécurité des journalistes à travers la mise en place d’un mécanisme d’alerte dédié tout en insistant sur la nécessité de favoriser l’émergence d’une presse plus professionnelle et plus responsable. « Ces états généraux ouvrent la voie à des réformes qui pourraient concrètement améliorer l’exercice du journalisme en RDC,

déclare le responsable du bureau Afrique de RSF, Arnaud Froger. Nous nous félicitons des principales recommandations adoptées et encourageons les autorités à mettre en œuvre dès que possible les réformes tant attendues. La voie choisie de renforcer la protection des journalistes et d’améliorer leur cadre de travail tout en renforçant la professionnalisation et la viabilité du secteur est la bonne ».

Parmi les autres recommandations figurent notamment la création d’un fonds d’appui à la presse, la fin de certaines taxes et redevances dûes par les médias au ministère de la Communication et à l’agence de nationale de renseignements (ANR), l’élargissement des prérogatives du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) ou encore la réforme de la RTNC, la radiotélévision congolaise, pour en faire un véritable média de service public. Un comité de suivi pour l’application de ces propositions va être mis sur pied.

La RDC occupe actuellement la 149e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.

Les journalistes congolais seront trop regardant pour l’avènement d’un nouvel air qui prendra en compte certes les défis auxquels ils font face.

JP.