Parmi les retombées de la COP26, qui se poursuit toute cette semaine à Glasgow en Écosse, l’ Afrique du Sud, nation la plus industrialisée du continent (12e émetteur mondial de gaz à effet de serre), devrait recevoir 8,5 milliards de dollars des pays occidentaux pour accélérer l’adoption des formes d’énergie plus propres.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Union européenne ont promis de débourser ces financements dans le cadre d’un partenariat.

“ C’est la preuve que nous pouvons prendre des mesures climatiques ambitieuses tout en augmentant notre sécurité énergétique, en créant des emplois et en exploitant de nouvelles opportunités d’investissement, avec le soutien des pays développés”, a déclaré Cyril Ramaphosa qui a salué cet accord comme un moment historique.

La RDC flouée

Dans une interview à la radio Top Congo depuis Glasgow, le Ministre congolais des finances, Nicolas Kazadi, a affirmé que la RDC qui espérait empocher 48, 5 milliards USD n’a obtenu que 500 millions USD pour conserver ses forêts.

Hypocrisie internationale ou manque d’une diplomatie forte de la part de la RDC ? Est-on passé du principe de “pollueur payeur” à celui de “pollueur payé” ?

Voulant justifier ce qui apparaît clairement comme une injustice internationale, sinon un échec diplomatique congolais, la porte-parole de Félix Tshisekedi écrit, sur son compte Twitter qu’on “ne peut peut comparer des pommes avec des oranges. Le mix énergétique sud africain est gris, il doit être verdi. Le mix énergétique congolais est vert, il doit être étendu. La problématique est différente”, explique Tyna Salama qui s’interroge, du reste, de la nature de la constitution de ces 8,5 milliards en terme de don ou de prêt usuriers.

Que cette somme soit un don ou prêt, comment la RDC ne pouvait-elle pas être en mesure de convaincre ses partenaires, elle qui dispose de toutes les potentialités en terme de forêts (disposant même des tourbières), eaux et énergies?

De l’avis d’un expert, le pays ne recevra des retombées escomptées que “lorsque nous aurons un leadership affirmé capable de présenter un plan concret d’exploitation de nos forêts qui servirait de matière de négociation pour les subventions. Sinon nous polluerons comme l’Occident l’a fait 200 ans durant”, affirme-t-il.

L’ urgence s’impose

Il est donc crucial, sinon urgent, que le gouvernement mette en place une diplomatie environnementale à la grandeur de ses ambitions et présenter des vrais projets pour espérer bénéficier de fonds disponibles pour relever le défi du développement durable.

Se contenter des 500 millions USD qui, du reste, ne représentent rien par rapport à la menace du changement climatique et l’urgence de la gestion équilibrée de l’écosystème, attirera beaucoup d’ennuis au pays dans les années à venir.

Avec un sous sol qui lui cause déjà des guerres et tueries, le pays de Lumumba est déjà sur le chemin des grands risques surtout avec son sol qui suscite de plus en plus de la convoitise.

PM