Pris en tenaille par une motion imprévisible du député national Papy Niango, le speaker de la Chambre basse fait feu de tout bois pour résister sur son fauteuil.

Il s’agit d’une giboulée tsunamique qui s’abat verticalement sur le « Biden » de l’Assemblée nationale. Christophe MBOSO est dans tous ses états. Il remue ciel et terre pour tenter de faire reculer la menace mais sans succès. Manifestement, il ne l’avait pas vu venir. Tel un couperet, la motion initiée par ce fils du grand Bandundu déstabilise les « mbosois ». Et désormais tous les coups sont permis.

Le cabinet du président de l’Assemblée nationale tente vainement de renvoyer la menace vers ses véritables instigateurs et soupçonnables soutiens directs, sans y parvenir. En une journée, deux stratégies sont sorties des terres : filtrer désormais tous les courriers adressés au bureau pour éviter tout acte d’accusé de réception valable à ladite motion mais aussi le recours bien que tardif à l’application stricte du règlement intérieur en ce qui concerne les députés absentéistes exposés à l’invalidation.

Ce qu’on reproche à Mboso

Une tendance souveraine à l’autoritarisme et à la suffisance, hurle un élu FCC. Le président du bureau aurait changé d’attitude, de comportement et d’amicalité depuis son investiture. Devenu la deuxième personnalité de la République, certains députés l’accusent d’excès de zèle et de méprisant vis-à-vis de ses collègues, surtout ceux issus du FCC. Même si la motion ne mentionne pas délibérément toutes les incriminations à charge du patron de l’Assemblée nationale, tout se joue dans les chuchotements.
De bouche à oreille. Chose curieuse, certaines personnalités supposées proches de la même autorité s’estiment radicalement favorables à l’éjection du chef des députés. D’autres griefs attribués à « l’honorable président » sont liés à sa gestion controversée des débats à l’hémicycle.
La confiscation du droit de parole aux députés a généralement suscité une clameur publique au point que l’opinion a fini par désacraliser la fonction du député. C’est aussi et surtout cette cacophonie caractérisée dans la communication institutionnelle autour des annonces importantes, cas de la mise à la disposition des élus nationaux d’une dotation en véhicules « Palisade ». Tantôt qualifiée de don présidentiel tantôt annoncé comme une dotation institutionnelle. La même tare communicationnelle s’est reproduite au sujet des fonds de gestion des rencontres politiques avec les députés.

La pétition y relative a déjà recueilli 132 signatures. Même s’il ne manque plus que 119 signatures pour la majorité confortable et absolue de 250+1, Niango a déjà largement dépassé le seuil de recevabilité de sa pétition, fixé à un quart des effectifs de la Chambre basse du Parlement, c’est à dire 125 députés sur 500. De ce point de vue, l’initiative devra être reçue et soumise au débat en plénière alors que le danger semble réel pour Mboso.

L’heure est à la requalification politique

Selon le politologue Kitala André, le remplacement de Jean-Marc Kabund aura été l’opportune occasion d’un chambardement rationnel à la tête des principales institutions de la République. Le départ de Mboso, s’il est obtenu, pourrait ouvrir la voie à une déchéance précipitée du gouvernement afin d’installer l’équipe politique chargée de préparer les élections générales.

Dans une perspective d’une candidature de Félix Tshisekedi, l’Union sacrée est appelée à se prémunir de gabarits politiques qui s’imposent afin de tenter de corriger les quelques ratés de la gouvernance Sama. Même si le Sénat paraît actuellement stable, il n’est pas impossible que cette tempête gagne la Chambre d’à côté. Et en cas de pareilles précipitations politiques, il faudra craindre le retour en force du nom de Vital Kamerhe, un originaire du Sud-Kivu comme Bahati Lukwebo. De plus en plus cité comme possible primaturable, Kamerhe ne peut être confirmé à une haute fonction au même moment que Bahati Lukwebo.

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