Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), par la voix de son vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, a exprimé sa préoccupation suite à la signature d’un protocole d’entente entre l’Union Européenne (UE) et le Rwanda.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 21 février, Kinshasa, stupéfait de voir Bruxelles se tourner vers Kigali pour une telle entente, reproche à l’institution européenne d’encourager la poursuite du pillage des richesses congolaises par le Rwanda.

« Le sous-sol rwandais ne regorge pas de minerais critiques et stratégiques recherchés actuellement dans le monde (coltan, cobalt, lithium, niobium…) », explique Lutundula dans ce communiqué, publié 48 heures après la signature de ce protocole d’accord entre Kigali et Bruxelles, prévoyant un « soutien de l’UE au développement d’une industrie locale » dans le domaine de la transformation et de la valorisation des minerais critiques.

Le gouvernement de la RDC considère la signature de ce protocole comme une menace à sa sécurité et un facteur d’aggravation de l’exploitation illégale de ses richesses naturelles. Cette situation est perçue comme un acte d’hostilité qui met à mal la confiance mutuelle nécessaire entre la RDC et l’UE. La déclaration à Kigali du Président polonais, promettant des armes au Rwanda en cas d’attaque contre Kinshasa, est également mentionnée comme un élément exacerbant les tensions.

Kinshasa appelle l’Union Européenne à clarifier sa position et à honorer ses engagements envers la fin de la crise sécuritaire et l’exploitation illicite dans l’est du Congo.

La signature de l’accord entre le Rwanda et l’UE est intervenue le mardi 20 février 2024 à Bruxelles par Mme Jutta Erpilainen, Commissaire européenne aux partenariats internationaux, et M. Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires Étrangères.

En RDC, l’opinion attribue cet accord à un sabotage de la part de l’UE, étant donné que cet accord est signé au moment où l’Est de la RDC est agressé par le Rwanda à travers les rebelles du M23.
Ce nouvel accord suscite des interrogations quant à la position de l’UE sur la stabilité régionale et son engagement envers les droits de l’homme ; surtout que le régime de Paul Kagame est critiqué pour ses atteintes aux droits humains.

Cephas Kabamba