Le Ministre intérimaire de l’Economie Nationale, Nicolas Kazadi a fait appel au cabinet Mazars, spécialisé dans l’audit sur la fiscalité et des conseils, afin d’harmoniser les points de vue dans la collecte des informations auprès des sociétés pétrolières. Cette démarche s’inscrit dans le souci de se conformer aux orientations du Fonds monétaire international (FMI), qui ne souhaite pas encore voir le gouvernement appliquer la vérité des prix dans ce secteur et aux instructions du Président de la République sur les chiffres réels des pertes et manques à gagner.

A l’issue de cette séance de travail, les sociétés réunies au sein du groupe professionnel des distributeurs de produits pétroliers (GPDPP) promettent de mettre à la disposition des auditeurs, toute la documentation d’ici la fin de la semaine afin de leur permettre de bien faire leur travail.

A en croire le DG de Engen RDC qui fait cette annonce, le partenariat avec le gouvernement congolais leur contraint de vendre à perte pour sauvegarder la paix sociale. Ce qui selon certains économistes, pourra  engendrer encore une hausse de prix des produits pétroliers.

“ Nous pensons qu’à la fin de cette semaine ici,  tous les documents seront à leurs dispositions afin qu’on puisse avoir un travail qui est terminé. Le partenariat avec la profession est un partenariat dans lequel on demande aux sociétés commerciales de vendre à perte pour sauvegarder la paix sociale, c’est ce partenariat qui a permis à la République Démocratique du Congo de résoudre les problèmes de la flambée des prix qui a frappé plusieurs pays que la RDC a,  exceptionnellement, bien gérée ”, a indiqué le DG de Engen RDC, Charles Nikobasale qui est également président du GPDPP.

Pour le professeur Mabi Mulumba, cet audit de la structure des prix des produits pétroliers permettra d’avoir une situation stabilisée qui tiendrait compte du bien général et de l’intérêt des entreprises pétrolières.

“ Il a fallu faire un audit de la structure des prix des produits pétroliers pour arriver à avoir une situation stabilisée qui tiendrait compte du bien général et de l’intérêt des entreprises pétrolières. Notre rôle en tant que structure de supervision, c’est de faire des recommandations pour qu’on stabilise le secteur dans ce domaine ”, a dit devant la presse le professeur Mabi Mulumba, président du comité de supervision de la structure de l’audit.

Rappelons que la hausse des prix de la nourriture et du carburant à l’international est liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo étudie l’évolution de la crise avec ses multiples conséquences sur l’économie nationale notamment dans le secteur pétrolier afin d’y faire face.

Les prix des carburants terrestres et d’aviation ont été revus à la hausse dans toutes les zones d’approvisionnement. Le prix de l’essence dans l’Ouest, par exemple, est fixé à 2.695 francs congolais (1,35 USD), à la pompe, le gasoil à 2.685 francs congolais (1,34 USD) le litre.  Au Nord et dans l’Est du pays, le prix de d’essence se vend à 3 400 Francs congolais (1,70 USD) alors que le gasoil est à 3.350 Francs congolais (1,69 USD).  Dans la Zone Sud de la RDC, le litre d’essence se négocie à 3.345 Francs congolais (1,68 USD) alors que celui de gasoil revient à 3.335 Francs congolais (1,67 USD). A noter que le regroupement des sociétés pétrolières privées de la RDC dit prendre acte de la hausse des prix des produits pétroliers sur l’ensemble du pays, même si ce réajustement n’est pas à la hauteur de leurs recommandations formulées au gouvernement.

Cephas Kabamba