L’ONG de défense de l’environnement Greenpeace ce mercredi 27 avril sur le refus par la vice-premier ministre, ministre de l’environnement Eve Bazaiba de se conformer à l’ordre du président de la république de suspendre toutes les contrats forestiers douteux indexés par l’inspection générale des finances (IGF).

Selon un examen de Greenpeace, l’acte du ministre de l’environnement annonçant l’annulation de ces contrats n’est que partiel et incohérent.

” Mme Bazaiba vient de publier un arrêté daté du 5 avril :, elle n’a suspendu qu’un petit tiers des titres illégaux répertoriés par l’IGF.  C’est le service minimum au peuple congolais, possiblement pour calmer les bailleurs de fonds et préparer le terrain pour la levée du moratoire sur les nouvelles concessions forestières. 
Serait-elle en train de confirmer le statut légal des titres qu’elle a choisi d’ignorer, en prenant à contre pied l’IGF ?” s’interroge cette ONG de défense de l’environnement.

D’après Serge Sabin Ngwato, chargé de campagne forêt de Greenpeace Afrique, la suspension par la ministre Bazaiba de seulement d’une douzaine de concessions forestières attribuées illégalement est aussi étrange qu’un dentiste enlevant une seule dent pourrie et en laissant d’autres mauvaises en place.

Pour lui, les actions de la ministre Bazaiba doivent être totalement transparentes et complètes afin de protéger la forêt tropicale des criminels environnementaux et de mettre fin à leur impunité.

A en croire Greenpeace, lorsque Mme Bazaiba évoque dans son arrêté le « processus de revue légale des concessions forestières en cours au Ministère de l’Environnement », elle ne risque pas de plaire au consortium PPM – OCA Global commis à cette tâche, financée par l’Union européenne.

Dans sa note de situation du 11 avril 2022, ce dernier affirme: « Dans le contexte défavorable qui a prévalu jusqu’à la publication du rapport de l’IGF, les travaux de l’équipe d’audit de la Revue Légale ont été considérablement affectés par les difficultés qu’elle a éprouvées pour établir des modalités de collaboration efficaces avec les services publics en charge du suivi du secteur forestier (DGFor, DGF, et DIAF, notamment), dont l’implication active est pourtant indispensable pour permettre l’aboutissement de cette Revue légale.

Selon Greenpeace Afrique, il est impossible de savoir pourquoi son arrêté mentionne des “concessions forestières de conservation” : il n’y en a pas une seule parmi les douze titres suspendus. Peut-être considéré encore l’ordre du Président Tshisekedi l’année dernière de suspendre les six concessions de conservation Tradelink, ordre qu’elle a exécuté avec un retard qui suscite de questionnements.

Greenpeace Afrique rappelle qu’il existe de nombreux autres titres qui méritent eux aussi une annulation définitive. Des fausses concessions de conservation à l’instar de celles attribuées à l’établissement Buhendwa, à KFBS / Sodefor, ou encore à Renewable Solutions / Safbois.

Greenpeace Afrique réitère sa demande au président de la république, Félix Tshisekedi d’ordonner une enquête judiciaire sur les responsables du pillage de la forêt congolais.