Quatre organisations de la société civile dont l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO), l’Association Congolaise d’Accès à la Justice (ACAJ) ainsi que le Réseau Gouvernance Economique et Démocratie (REGED) demandent la révisitation du contrat signé en 2008 entre le gouvernement et le Groupement des entreprises chinoises, infrastructures contre mines.
Dans un communiqué de presse rendu public ce mercredi 1er mars, ces organisations de la société civile, fustigent “la complaisance avec laquelle les autorités publiques ont négocié cette convention qui brade manifestement les ressources de la RDC.”
Ces quatre organisations réunies en synergie s’insurgent contre l’impunité des crimes économiques commis dans le cadre de ce contrat.

« Au Président de la République, au Gouvernement et aux Cours et Tribunaux, de se saisir ce dossier, dans lequel notre pays a perdu plusieurs dizaines des milliards sans aucun résultat visible des infrastructures, au niveau de la Cour des Cassation, sur base du rapport de l’IGF », peut-on lire dans ce communiqué.

Elles constatent que la partie chinoise a gagné au moins plus de cinq fois les revenus espérés au départ du projet, sans aucune contrepartie à la hauteur des profits engrangés.
En outre, elles engagent “la responsabilité respective de toutes les autorités publiques qui étaient impliquées dans la conclusion et la gestion de la susdite Convention : du Président de la République aux exécutants, en passant par les Premiers Ministres, les Ministres dont les secteurs sont concernés, les Négociateurs congolais, le Coordonnateur du projet ainsi que les responsables de l’Agence Congolaise de Grands Travaux et ceux de la GECAMINES.”

Pour rappel, l’inspection générale des finances (IGF) a dénoncé, jeudi 16 février, un « déséquilibre » dans le contrat signé entre le gouvernement congolais et le groupement des entreprises chinoises, dans la gestion de certaines ressources naturelles de la RDC. La convention de collaboration avait été signée en 2008 et a donné lieu notamment à la création d’une entreprise commune sino-congolaise, Sicomines. Mais l’IGF a décelé des irrégularités.
Basée sur une entente censée déboucher sur un programme « ressources naturelles contre infrastructures », la Sicomines a été lancée avec un capital social de 100 millions de dollars. Selon les conclusions du rapport de l’IGF, ce montant était tout simplement disproportionné par rapport à l’objet social de la coentreprise.
Il estime que tout est déséquilibré et qu’il fallait dès le départ évaluer les apports en gisements miniers faits par la Gecamines, la principale société minière du pays. Et ce déséquilibre a continué dans l’exploitation, selon l’inspecteur général des finances, Jules Alingete.

Cephas Kabamba