La coalition d’opposition Lamuka a exprimé lundi sa “profonde préoccupation” face à l’escalade des violences et des tueries dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en dépit de l’état de siège en vigueur depuis 2021.

Selon le porte-parole de Lamuka, Prince Epenge, 23 Congolais ont été “massacrés” le 21 juin par le groupe armé CODECO dans le territoire de Djugu en Ituri. Au Nord-Kivu, 14 autres personnes ont été “décapitées” le même jour par les rebelles des ADF. Au total, plus de 470 civils ont été tués depuis le début de l’année et plus de 900 000 personnes ont été déplacées, privées de nourriture et d’eau potable.

Lamuka reproche au président Félix Tshisekedi de privilégier la “stabilisation du cadre démocratique économique” plutôt que la sécurité des populations de l’est. La coalition exige la levée immédiate de l’état de siège afin de permettre à la jeunesse locale de “surveiller les quartiers” et d’organiser des manifestations.

Cet état d’urgence, instauré en mai 2021, a considérablement restreint les droits humains et ordonné aux tribunaux militaires de poursuivre des civils. Amnesty International a qualifié cette mesure “d’illégale” et exhorté le président à la lever “sans délai”. La Constitution congolaise prévoit que l’état de siège ne soit qu’une mesure “exceptionnelle et provisoire”.

Face à la persistance de la violence malgré l’état de siège, la population locale et l’opposition réclament des réponses urgentes du gouvernement pour rétablir la sécurité dans l’est du pays.