On en sait un peu plus sur l’une des raisons des dépassements budgétaires constatés de manière récurrente à la présidence de la République démocratique du Congo. D’après les statistiques du ministère du budget à fin octobre 2021, la première institution du pays a dépensé 552 milliards FC (270,9 millions $) contre les prévisions linéaires de 266 milliards FC (130,5 millions $), soit 207,5%. Comparés aux prévisions initiales de 319 milliards FC (156,7 millions $), il s’observe que la première institution du pays a largement épuisé ses crédits budgétaires.

Ce dépassement budgétaire a soulevé ces derniers jours l’indignation de la population sur les réseaux sociaux tout comme sur la place publique. Pour l’inspection générale des finances, ce dépassement budgétaire n’est ni un détournement ni une faute de gestion. Une déclaration qui jette un pavé dans la mare et crée une confusion dans l’interprétation de l’article 129 de la loi relative aux finances publiques. Ainsi, certains experts se demandent si l’organe supérieur de contrôle jouit encore de son indépendance.

Les raisons de ces multiples sorties médiatique ratée de jules Alingete, inspecteur général des finances chef de service sont à retrouver dans l’ordonnance présidentielle du 24 septembre 2020.

D’après ce document consulté par la rédaction, il a été institué une allocation de prestige à l’Inspection générale des finances. Il est écrit je cite : « l’Inspection Générale des Finances dispose, pour son fonctionnement d’une allocation budgétaire, à titre de transfert, égale à 10% de l’ensemble des rétrocessions payées aux Administrations financières du Pouvoir central. Elle bénéficie, en matière de recettes non-fiscales, de la rétrocession de 5% allouée aux services d’assiette, pour les ordonnancements découlant du résultat de ses missions». Un geste fort, pendant que la Cour des Comptes, juridiction financière reconnue par la constitution, peine à trouver 12 millions $ nécessaires pour son implantation dans les provinces et travailler aux côtés des assemblées provinciales.

“Ce montant pharaonique affecté chaque mois à l’IGF est l’une des raisons des dépassements budgétaires à la présidence”, renseigne à la rédaction un expert du ministère du budget. “ Ce n’est que normal que ce service public couvre la gabegie financière à la présidence, dès lors que cette rétrocession d’environ 15% n’émarge pas du budget général, exercice 2021 ”, a-t-il poursuivi.

l’IGF fortement gâtée par Tshisekedi

A fin octobre 2021, le trésor public a rétrocédé 532 017 621 210 FC (260 792 951 USD) aux régies financières, indique le rapport du ministère du budget de la même période. l’Inspection générale des finances a bénéficié d’un montant qui avoisine 26 millions $, soit 10%. Selon certaines indiscrétions, “au-delà de ce fonds, dans le cadre de sa mission de patrouille financière, l’IGF bénéficie encore d’une gratification financière de l’État”.

“Cette rétrocession au titre des frais de fonctionnement de 10% lui attribuée par le Président de la République n’émarge pas dans le budget général, exercice 2021”, nous confie une source du ministère du budget. Tenez, l’inspection générale des finances est un chapitre, qui émarge du budget de la Présidence de la République. Elle dispose d’une ligne de crédit de fonctionnement de 1,4 millions $, d’après la loi de finances de 2021.

En 2022, l’inspection générale des finances bénéficiera d’un fonds spécial d’intervention évalué à 74,5 milliards de FC (35 millions $), représentant 10% de la rétrocession de 873,1 milliards de FC projetées pour transférer aux régies financières.

Au vue de ces statistiques, l’Inspection générale des finances dispose aujourd’hui d’une bonne santé financière, malheureusement utilisée dans une campagne médiatique nauséabonde pour saper les efforts des réformes des finances publiques, soutenues par les bailleurs de fonds depuis 2010.

Ukiabi