Le gouvernement Rwandais accuse la République démocratique du Congo (RDC) d’avoir “fabriqué” le massacre de Kishishe dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru, à une centaine de kilomètres de Goma (Nord-Kivu), un massacre qui, selon une enquête des Nations unies, a été commis par les rebelles du M23 et coûté la vie à 131 civils.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 21 décembre, Kigali nie son implication dans ce crime.

“Le massacre de Kishishe” est une invention sensationnaliste du gouvernement de la RD Congo. Une fabrication du gouvernement de RDC qui l’a attribuée au M23, s’est rapidement répandu sans aucune enquête sur les faits par une quelconque entité crédible”, répond Kigali en niant les accusations selon lesquelles il aurait soutenu le groupe rebelle M23.
“L’incident était en réalité une confrontation armée entre le M23 et des groupes armés illégaux alliés aux FARDC” (armée congolaise), a affirmé Kigali.
“Accuser le Rwanda de soutenir le groupe armée congolais M23 est injuste et empêche d’aborder les causes réelles de la perpétuation du conflit dans l’est de la RDC, ainsi que son impact sur la sécurité des Etats voisins, dont le Rwanda”, a ajouté la même source.
Au moins 131 civils dont 17 femmes et 12 enfants ont été exécutés arbitrairement par balle ou à l’arme blanche fin novembre dans deux villages de l’est de la RDC, selon une enquête préliminaire de l’ONU, rendue publique jeudi dernier, qui accuse la rébellion du M23. Les autorités de Kinshasa avaient évoqué un bilan d’environ 300 morts dans le village de Kishishe, dans la province du Nord-Kivu.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23 (“Mouvement du 23 mars”). Le Rwanda à son tour accuse à maintes reprises la RDC d’être de connivence avec les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutu rwandais dont certains impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Cephas Kabamba