Le vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères et francophonie, Christophe Lutundula a réagi aux propos du président rwandais Paul Kagame crachant sur Félix Tshisekedi.
Pour le chef de la diplomatie congolaise, c’est plutôt Paul Kagame qui « ne mesure pas les conséquences de ce qu’il fait en hypothéquant l’avenir des peuples, des Tutsi congolais ».
“Le président Tshisekedi a démystifié Paul Kagame qui s’agite. C’est lui (ndlr Paul Kagame) qui ne mesure pas les conséquences de ce qu’il fait en hypothéquant l’avenir des peuples, des tutsi congolais”, a-t-il déclaré lors du briefing de la presse tenu lundi 25 mars 2024.

A Kinshasa, l’on semble ne pas être surpris de voir Kagame « s’agiter » et donner des interviews car déjà « démystifié » par Félix Tshisekedi. Lutundula a prévenu Kagame des conséquences de sa démarche d’instrumentalisation d’une communauté congolaise, les Tutsis, « qu’il transforme en une marchandise ».
« Nous sommes une nation unie avec plus de 450 ethnies. On n’a jamais connu de génocide chez nous », a rappelé Christophe Lutundula, craignant de voir l’histoire de la RDC être « faussée » d’ici 4 ou 5 ans.

Le patron de la diplomatie congolaise a insisté sur les conditions posées par le Président Félix Tshisekedi avant de dialoguer avec le Rwanda pour trouver des solutions durables à la crise sécuritaire de l’Est.
Ces conditions, a ajouté le VPM des Affaires étrangères, commencent par le retrait des troupes du M23 par le Rwanda, ensuite, l’obtention de l’installation effective de l’autorité de l’Etat congolais dans les zones jadis occupées par le M23. C’est ainsi que la RDC pourra accepter de dialoguer avec le Rwanda et non pas le M23.
La RDC, dans sa partie Est, fait face à l’activisme des groupes armés étrangers et locaux. À l’Est, la situation s’est détériorée davantage depuis la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali. Cette situation a causé la mort de plusieurs personnes et des milliers de déplacés. Malgré les appels à la désescalade, au Nord-Kivu, plusieurs agglomérations ne cessent de passer sous le contrôle de la rébellion du M23 qui poursuit son offensive.

Cephas Kabamba