Profitant de son séjour dans la province de l’Ituri, Augustin Matata Ponyo affirme que si la monnaie est instable en RDC il s’agit simplement d’une mauvaise gouvernance.
L’ancien premier-ministre affirme qu’il pourrait pallier à ce problème s’il est nommé ministre des Finances.
Cet opposant du régime actuel fonde son argumentaire sur la “stabilité du taux de change” qu’a connue le pays lorsqu’il était ministre des finances et premier ministre.
“Si aujourd’hui, on me nommait ministre des finances de la République démocratique du Congo, si je serais en mesure de stabiliser le cadre macro-économique ? La réponse est oui parce que je l’ai fait, ce n’est pas une promesse, ce n’est pas me vanter. Quand je suis arrivé comme ministre des finances, le taux de change se dépréciait chaque jour, ce n’est pas un secret. J’ai trouvé le taux de change à 890 (francs congolais), je l’ai maintenu à 890 pendant longtemps. Il est monté à 900 (francs congolais), il est resté à 900 presque pendant 5 ans. Aujourd’hui, je porte 900 ici sur demande de la population, je circule dans l’ensemble du pays, la population me dit : vous êtes papa 900 parce qu’à votre époque, le taux était stabilisé à 900”, a-t-il déclaré.
L’ancien premier ministre attribue l’instabilité monétaire que la RDC connaît actuellement, à la “mauvaise gouvernance”.

“Les experts de Washington m’avait même appelé pour demander si j’ai changé le régime de change en RDC. Le régime de change flottant au régime de change fixe. Je leur ai dit que la meilleure façon de fixer le taux de change, c’est d’assurer une gestion transparente, équitable et efficace. C’est ce que je fais. Donc, si on me nomme ministre des finances aujourd’hui, je vais surprendre les Congolais en stabilisant de nouveau le taux de change. C’est un problème de gouvernance. Donc, aujourd’hui, si la monnaie se déprécie, il y a déséquilibre sur le marché de change qui procède de la mauvaise gouvernance”, a-t-il dit.

En République démocratique du Congo (RDC), les Congolais sont inquiet face à la dépréciation de leur monnaie, le franc congolais, qui ne cesse de dévisser face au dollar américain. En cinq ans, le franc congolais a perdu plus de 30 % de sa valeur. Il faut environ 2 400 francs pour un dollar à Kinshasa contre 2000 début 2023. Dans ce contexte, les habitants peinent à se procurer les produits de base, alors que les deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté. A cela faudrait encore ajouter la crise de la farine de maïs dans le Grand Katanga et Kasai.

Cephas Kabamba