Aussitôt libéré, le correspondant de Jeune Afrique et Reuters à Kinshasa, par ailleurs directeur de publication adjoint du média en ligne congolais Actualité.CD, Stanis Bujakera, a jeté la lumière sur certaines zones d’ombres ayant entouré son arrestation et les conditions d’incarcération auxquelles font face les détenus.
Ayant vécu une « détention cruelle », Bujakera a d’abord réaffirmé son « innocence », réfutant chacune des infractions retenues « faussement » contre lui. A Makala, le journaliste s’est également senti dans « une sorte d’antichambre de la mort ».
Stanis Bujakera s’indigne du fait que certains détenus passent plus d’années sans jugement.

« J’aimerais aussi attirer l’attention de l’opinion sur le lugubre sort de Damas Ngoy Nkungu, le plus vieux prévenu de la prison de Makala. Il totalise 21 ans sans procès. À lui tout seul, il symbolise le désespoir de nombreux prisonniers innocents qui croupissent dans les geôles à cause des parquets », a regretté Stanis Bujakera.

Le journaliste indique par ailleurs que son combat pour rétablir son honneur est loin d’être terminé.

Correspondant du magazine Jeune Afrique et de l’agence de presse Reuters, Stanis Bujakera a été condamné lundi à six mois de prison, une peine déjà effectuée au titre de la détention préventive, et à une amende d’un million de francs congolais (soit 368 euros).
Stanis Bujakera est accusé, entre autres, d’avoir produit un “faux rapport” incriminant les renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende, un opposant retrouvé mort en juillet.
L’annonce de sa condamnation a suscité de réactions parmi les organisations de défenses des médias, tandis que sa défense a dit son intention de faire appel.
L’organisation pour la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) avait salué lundi “la liberté bientôt retrouvée de Stanis” en rappelant que, selon elle, “il n’aurait jamais dû être arrêté, poursuivi et condamné” dans ce qu’elle estime être “un dossier (…) monté de toutes pièces contre lui”.

Cephas Kabamba