Une coalition de 50 organisations de la société civile congolaise et internationale recommande au nouveau gouvernement d’adopter une stratégie claire pour que les personnes soupçonnées d’être pénalement responsables de graves violations des droits humains soient amenées à rendre des comptes.

A en croire cette coalition, le nouveau gouvernement du Président Felix Tshisekedi, dirigé par le Premier ministre Sama Lukonde, a une opportunité historique de s’attaquer aux crimes graves, passés ou récents, commis en violation des normes du droit international, notamment ceux décrits dans le Rapport Mapping des Nations Unies publié en 2010.

Le gouvernement devrait rendre justice et accorder des réparations aux victimes et à leurs familles et mener à bien l’assainissement et les réformes du secteur de la sécurité attendues depuis si longtemps.

Tout en se référant aux recommandations du Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix, cette coalition stipule que « le Président de la République devrait passer de la parole aux actes et adopter une stratégie visant à remédier à l’absence choquante de justice et aux conséquences de l’impunité ».

Par ailleurs, les organisations signataires ont exhorté le Chef de l’État et le Chef de l’exécutif national à s’engager publiquement à faire de la lutte contre l’impunité une priorité absolue et à fournir rapidement une feuille de route pour la justice transitionnelle.

Il sied de noter que d’après le rapport mapping publié en 2010, la RDC a connu une succession de conflits armés qui a bien évidemment perturbé le fonctionnement de toutes les institutions, notamment des institutions judiciaires. Plusieurs de ses institutions demeurent dysfonctionnelles et plusieurs des personnes suspectées de graves violations des droits de l’homme occupent présentement des positions au sein du gouvernement ou de l’armée. Bien que les besoins de justice et de mettre fin à un climat d’impunité presque total soit grandissants, des millions de victimes sont laissées à elles-mêmes et ne peuvent faire entendre leur voix.

Les sérieuses violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre 1993 et 2003 répertoriées dans le rapport, demeurent impunies.

Céphas Kabamba