Alors qu’on l’attendait sur des résultats concrets et une révolution de la situation dans ce secteur depuis son entrée en fonction, les dernières bavures de l’armée et de la police dans le Nord-Kivu et à Kinshasa, l’intolérance politique accompagnée des attaques personnelles et intimidations pour ne citer que cela, brossent un tableau sombre des 100 premiers jours du gouvernement Sama lukonde sur les droits de l’homme en République Démocratique du Congo.

Ce gouvernement a été formé par le Chef de l’État après rupture avec son ancien partenaire Joseph Kabila. Félix Tshisekedi s’était longtemps plaint de l’accord signé avec son prédécesseur, qui selon lui, bloquait toutes ses réformes notamment sur le plan des droits de l’homme. D’où plusieurs nominations des nouvelles personnes aux postes de commande dans l’appareil judiciaire dans son ensemble.

Mais quel bilan dresser à cette étape des 100 premiers jours ?

Dès le lendemain de l’entrée en fonction du gouvernement Sama lukonde dit des “ warriors”, plusieurs voix se sont levées pour décrier les anciennes mauvaises pratiques. L’État de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, permettant à l’armée d’avoir le dessus sur les forces négatives, est passé outre ses objectifs, estiment des sources concordantes. Plusieurs restrictions ont été mises en place selon plusieurs rapports d’évaluation, faisant le bilan à mi-parcours de l’état de siège.

Selon Human Rights Watch, les droits de l’homme peinent.

“ Il y a toujours plus de paroles que d’actes. On continue d’enregistrer des détentions arbitraires d’activistes ou d’acteurs politiques des voix discordantes. Les agents de services de sécurité sont utilisés pour des arrestations et des interrogatoires et leurs cachots continuent de fonctionner aussi. Les réflexions sur les réformes ont été entamées, une volonté de remédier aux conditions carcérales, mais de manière globale, le concret se fait attendre”, a souligné, Thomas Fessy, chercheur à Human Rights Watch RDC.

Le dossier des élèves maltraités à Beni, L’interpellation de Matata, les bavures policières enregistrées presque partout à travers le pays, sont parmi les dossiers sensibles qui entachent la bonne image du gouvernement.

Face à ce tableau, les attentes de la population vis- à-vis de ce gouvernement de guerriers sont immenses.

JP.