Arrêté depuis le 08 septembre 2023, Stanis Bujakera, directeur de publication du journal en ligne “Actualités.cd” totalise 6 mois de détention à la prison centrale de Kinshasa, communément appelée “Prison de Makala “.

Lors de l’instruction de son dossier, indique Journaliste en Danger dans un communiqué parvenu à notre rédaction, toutes les demandes de sa liberté provisoire introduites par ses avocats ont été systématiquement rejetées par le Tribunal de Grande instance de la Gombe qui a reçu, vendredi 08 mars 2024, les réquisitoires du Procureur Serge Bashonga qui a requis 20 ans servitude pénale contre Bujakera pour ” contrefaçon, faux en écriture, usage de faux, et propagation de faux bruits”.

Et d’ajouter que lors de cette dernière audience à la prison de Makala, l’un des points déterminant pour l’issue de ce procès, a été la remise du Rapport de l’Expert désigné par le Tribunal et qui démontre qu’il est impossible de déterminer que Stanis Bujakera est le premier émetteur du document attribué à l’ANR (agence nationale des renseignements), qui imputait la mort du Député de l’opposition, Chérubin Okende, aux renseignements militaires. Ce Rapport contredit celui de l’Expert du Procureur sur lequel il fondait ses accusations.

Appelé également à s’exprimer à la barre, le journaliste Stanis Bujakera a, une fois de plus, demandé au Procureur d’apporter des preuves de ses accusations.

« JED soutient cette demande et s’insurge contre ces graves accusations sans preuves. Alors que ce procès injuste tend vers son dénouement, JED attends des juges du Tribunal de Grande instance de la Gombe, qu’ils fassent montre d’un ultime sursaut d’honneur et d’indépendance, en ordonnant l’acquittement pur et simple de Stanis Bujakera », affirme le même document.

L’arrestation du journaliste Stanis Bujakera en début septembre, est intervenue à la suite de la publication le 30 août 2023 d’un article sur le site de Jeune Afrique sur les circonstances de la mort de l’opposant Chérubin Okende. Cet article mettait en cause le rôle qu’auraient joué les renseignements militaires dans la mort de cet ancien ministre des Transports, en citant une note attribuée à l’Agence nationale des renseignements (ANR).
Alors que le journaliste n’a pas signé l’article, le ministère public estime qu’il a fabriqué la note attribuée à l’ANR avant de la diffuser en premier sur les réseaux sociaux.