Les résolutions du Mini-Sommet sur la Paix et la Sécurité à l’Est de la République démocratique du Congo, qui s’est tenu le 23 novembre 2022, à Luanda, en République d’Angola, sont loin d’avoir une issue favorable pouvant ramener la paix dans cette partie du pays en proie avec les groupes rebelles depuis plus de deux décennies. Et pour cause, le M23 qui n’a pas pris part à ce sommet dit avoir pris connaissance de la feuille de route de cette assise via les réseaux-sociaux.

“Le M23 a pris connaissance de ce document dans les réseaux sociaux… Il n’y avait personne dans ce sommet donc ça ne nous concerne pas vraiment”, a déclaré jeudi soir à l’AFP Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du “Mouvement du 23 mars”.

Et d’ajouter : “Normalement, quand il y a un cessez-le-feu, c’est entre les deux parties en guerre”.

Pour rappel, les chefs d’État, participant à ce sommet de Luanda se  sont résolus pour la paix et surtout à l’arrêt définitif des hostilités et en particulier des attaques du M23 contre les FARDC et la MONUSCO à compter de ce vendredi, 25 novembre 2022 à 18h00. En outre, le mini-sommet de Luanda a exigé le retrait du M23 des zones occupées et son repli dans ses positions initiales, conformément aux conclusions de la Réunion extraordinaire des chefs d’Etat-Major Généraux des Forces Armées de l’EAC du 8 novembre 2022, tenue à Bujumbura, République du Burundi, sous le contrôle de la Force Régionale et du Mécanisme ad hoc en collaboration avec la MONUSCO.

Option militaire

La Communauté des Etats d’Afrique de l’Est(EAC) a décidé de créer une force régionale pour tenter de ramener la paix dans l’est de la RDC, en proie depuis près de trente ans aux violences de multiples groupes armés. Le Kenya devrait contribuer à cette force à hauteur de 900 hommes, dont les premiers sont déjà arrivés à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu sous la menace d’une offensive des rebelles du M23. L’armée ougandaise a annoncé qu’elle s’apprête à déployer un contingent de mille hommes dans l’Est de la RDC dans le cadre de cette force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. 

La RDC peut-elle compter sur la force régionale ?

« C’est une erreur de vouloir participer aux guerres des autres, c’est une erreur ». Ces propos fermes sont du Président ougandais, Yoweri Museveni répondant à une question relative à la situation sécuritaire en Somalie au cours d’une interview accordée à France 24 en septembre 2021. Dans cette entrevue, le Président Museveni avait indiqué que les interventions militaires étrangères déstabilisent la situation du pays hôte. Poursuivant son raisonnement, Yoweri Museveni avait soutenu lors de cet entretien que son pays [Ouganda], ne pouvait résoudre les problèmes sécuritaires d’autres États. En revanche, il avait souligné la nécessité de trouver et développer la solution localement sans aide étrangère.

D’après plusieurs observateurs, la RDC ne doit compter que sur elle-même si elle veut défendre son intégrité territoriale.

Cephas Kabamba