A six mois de la tenue des élections, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) laissent planer le doute sur le fichier électoral. Lors de la clôture de leur 60e assemblée plénière à Lubumbashi (Haut-Katanga), ces prélats catholiques exigent une contre-experie de l’audit du fichier électoral, estimant que cette opération n’a pas aidé à semer la confiance des parties prenantes.

“Si elle n’ a rien à cacher, la CENI doit accepter une contre expertise d’autant plus que le fichier actuel est perfectible selon la CENI qui envisage notamment l’enrôlement dans le kwamouth” estiment les évêques de la CENCO.

Et d’ajouter : « Ayant été abusés aux élections de 2018, nous devons en tirer des enseignements et nous comporter de façon conséquente pour que désormais, les Institutions à mandats électifs de notre pays soient dirigées par des personnes réellement élues. »

La Commission électorale nationale (Céni) a jusqu’à présent respecté son calendrier. Elle a “enrôlé” (enregistré) les électeurs et leur a délivré des cartes. Cela lui a permis de refaire le fichier électoral, qui a été toiletté par un “audit externe” et a servi de base à la loi de “répartition des sièges”, promptement votée par le Parlement et promulguée le 15 juin.

Depuis quelques semaines, les formations de quatre opposants, candidats déclarés à la présidentielle, organisent des manifestations pour réclamer une refonte de ces organes qui, selon eux, vont mener à la fraude et au chaos.

Les opposants Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga -considèrent aussi que le fichier électoral est “fantaisiste”, notamment parce que “l’enrôlement” n’a pu avoir lieu dans des territoires en proie aux violences armées et que l’audit a été réalisé en un temps record de cinq jours.

Cephas Kabamba