Après une grogne des agents de la compagnie de transport Transco, exigeant le payement de leurs salaires, situation qui a su paralyser pendant quelques jours la ville province de Kinshasa, le Ministre des transports, Chérubin Okende a procédé au changement du comité directeur de cette entreprise de l’État.

Est-ce une solution aux problème de Transco?

Apparemment l’avenir demeure orphelin des autorités congolaises. Régulièrement, l’on subit les évènements. Ce dossier date de 2019. Il faut anticiper, pensent quelques congolais, car selon eux, les services doivent réfléchir et voir qu’est-ce qui va arriver demain.

En suspendant le premier Directeur général, la solution n’avait pas été trouvé pendant que l’entreprise attendait un nouveau lot des bus. Qu’est-ce qu’il fallait faire pour ne pas tomber dans un éternel recommencement ? Apparemment rien.

Le mouvement de grève a surpris plus d’un congolais car tombé par surprise au moment où les kinois l’attendait le moins.

A en croire plusieurs analystes, le problème de la compagnie Transco n’est pas un problème d’hommes, malheureusement, c’est un problème qui gangrène toutes les entreprises et établissements de l’État. C’est un problème purement structurel.

Bien que se réjouissant de l’avènement de la nouvelle équipe dirigeante, les agents de Transco pensent que c’est une solution temporaire et non définitive car il y a incompatibilité encore les recettes de cette entreprise et les dépenses à faire.

“ Le billet est de 500 FC, en 2014 quand Transco a été lancé, le taux était de combien? Le carburant coûtait combien?”, s’interroge un agent de Transco approché par notre rédaction.

Selon le rapport annuel de Transco publié en 2018, le prix réel de la course est de 1$, soit 2000 Fc, actuellement. l’État avait fixé le prix social de 500 fc avec pour promesse subventionner le reste en apportant notamment du carburant à cette société, l’achat des pièces de rechange mais aussi et surtout le renouvellement du charroi automobile.

Aujourd’hui, l’État congolais donne certes du carburant mais honore difficilement ses promesses.

Autres difficultés confrontées par cette entreprise c’est le nombre des militaires qui montent à bord de ces bus sans payer. Transco parle d’un manque à gagner mensuel de plus d’un millions de dollars américains.

A cela faut ajouter des embouteillages créé par la modernisation des routes ou construction d’autres ouvrages qui freinent sensiblement la mobilisation de ses recettes.

Comme pour dire que le mode de gestion actuelle de cette entreprise est devenu obsolète. Il est en déphasage total avec la réalité.

Les agents de Transco réclament l’amélioration de leur conditions de vie. Alors, faudrait-t-il refaire le calcul afin d’ajuster le prix de la course? Une question qui se pose, mais qui ne rencontre pas l’assentiment de tout le monde. l’État devrait-il s’y mettre pour subventionner à hauteur valable cette entreprise pour résoudre ce problème ? Tant des questions qui nécessitent un bon travail de fonds.

Avec cette pratique de changement régulier des comités directeurs des entreprises étatiques en cas de grogne, l’on risque de s’engloutir dans un cercle vicieux qui va nous contraindre à compter dans l’avenir les cadavres de bus Transco comme STUC, SOTRAZ, CITY TRAIN de triste mémoire.

Quelle est la politique de la mobilité en République Démocratique du Congo ? Une question qui, espérons, pourrait transpercer la boucle auditive de ceux qui coiffent le circuit décisionnel du pays.

P.KTK