À l’aube de la nomination de Judith Suminwa Tuluka au poste du Premier ministre, les attentes sont désormais tournées vers la formation du prochain gouvernement, quatre mois après les élections générales. Si la nouvelle cheffe de l’exécutif national aligne la compétence professionnelle comme critère unique pour la composition de son équipe, les tractations en cours pour le partage des ministères suscitent des interrogations auprès de la population.

Réagissant au cours d’une interview accordée à RFI, le cardinal Fridolin Ambongo estime que la composition du gouvernement ne devrait pas prendre beaucoup de temps à l’instar du Sénégal.

« Je le dis à partir de l’exemple du Sénégal, en un temps record, ils vont constituer leur gouvernement. Mais pourquoi ça dure chez nous ? C’est parce qu’il y a des tractations, tout le monde veut s’asseoir autour du gâteau et avoir le plus gros morceau possible. Comme au Congo, le seul métier qui vaut la peine, c’est la politique, tout le monde veut se retrouver au gouvernement, au Parlement, autrement, il n’a rien. Cette situation crée vraiment chez nous une inquiétude.

Et d’ajouter : « Le problème du Congo, 70 % du budget est utilisé uniquement pour l’entretien de la classe politique, les 30 % qui restent, c’est pour les 80 millions de congolais. L’État n’a plus les moyens de sa politique pour rendre des services à la population », s’est indigné le Chef de l’Église catholique en RDC.

Contrairement au gouvernement sortant de Sama Lukonde, les congolais attendent voir un nouveau gouvernement de Judith Tuluka avec une taille réduite, capable de proposer des solutions aux problèmes qui gangrènent la société congolaise qui semble être abandonner à son triste sort depuis plusieurs années.