Les activités socio-économiques sont paralysées depuis tôt le matin de ce lundi 6 février 2023 dans la ville de Goma (Nord-Kivu) suite à l’appel de la société civile, à observer une journée ville morte pour manifester contre la force régionale de l’EAC. Mais cette journée ville morte s’est transformée en manifestations créant une vive tension dans plusieurs coins de Goma. Des jeunes manifestants barricadent toutes les grandes artères de la ville.  Ils estiment que cette force ne parvient pas jusque-là à remplir sa mission : rétablir la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo. 

La rébellion majoritairement tutsi du M23 a repris les armes fin 2021. Le Rwanda est accusé de soutenir et équiper en partie ses combattants, qui se sont emparés de vastes pans du territoire de Rutshuru, au nord de Goma.

Depuis fin octobre et malgré des déclarations de cessez-le-feu et de retraits de ses troupes, le M23 continue d’affronter l’armée congolaise et des groupes armés. Plusieurs milliers de soldats du Kenya et du Burundi ont été récemment déployés en renfort de l’armée congolaise et des Nations unies pour lutter contre les groupes armés dans l’est de la RDC. A la grande surprise de tous, cette force régionale ne se bat pas non plus se contentant de privilégier la voie du dialogue.

Ce samedi 4 février 2023, à la fin du huis clos avec ses homologues de l’EAC à Bujumbura, Felix Tshisekedi a, sur un ton ferme, l’index levé, assèné en direction du général kenyan Jeff Nyagah, commandant de la Force régionale des États de l’Afrique de l’Est: « ne faites pas favoriser le M23. Ce serait dommage que la population s’en prenne à vous. Vous êtes venus pour nous aider et non pour avoir des problèmes. Soyez attentifs à cela, communiquez avec la population ». A fait remarquer le chef de l’Etat congolais. 

Cephas Kabamba