Depuis son accession au pouvoir, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a manifesté la volonté de bien faire en prenant parfois des mesures exceptionnelles dans la gouvernance du pays. Le rapprochement avec les institutions de Breton Wood a permis à la RDC d’entrer en programme avec le FMI et d’être éligible aux nouvelles sources de financement. La gratuité de l’enseignement est une décision salutaire qui permet à de nombreux enfants de retrouver le banc de l’école. A cela il faut ajouter l’assainissement des finances publiques qui permet aujourd’hui au pays d’augmenter ses recettes malgré le contexte difficile de Covid19. Mais parallèlement à toutes ces bonnes actions, le Président Fatshi semble être l’obstacle de lui-même. D’un côté, il construit et de l’autre, il détruit ses propres œuvres.

Le 02 septembre 2019 le Président Félix Tshisekedi lance la gratuité de l’enseignement à l’Institut Mokengeli dans la commune de Lemba. Une gratuité qui avait été annoncée peu avant, par sa porte-parole adjointe dans un Tweet et confirmée par le ministre de l’EPSP. Partageant le pouvoir avec le FCC à l’époque, le Président Fatshi a pris cette décision sans contacter le premier ministre Ilunga Ilunkamba et le clan Joseph Kabila n’avait pas manqué aussitôt, de lancé des critiques sur sa faisabilité, notamment sur le mode de financement de ce programme. Contre vent et marré, le Chef de l’Etat poursuit des ambitions et de nombreux enfants à travers le pays, ont pu se rendre à l’école. On parle de plus de 8 millions d’écoliers en trois ans.
Pour financer « la gratuité », le chef de l’Etat n’ a pas manqué de faire un déplacement pour New York et prendre langue avec la Banque Mondiale et qui avait promis un enveloppe d’un milliard USD. Soit 800 millions USD en faveur du projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif (PERSE) et 200 millions de financement additionnel en faveur du projet de renforcement du système de santé(PDSS).

Ce combat de la scolarité pour tous, Félix Tshisekedi le mène sans broncher malgré les difficultés et résistances de tout genre. Comme un homme déterminé, il tient à obtenir des résultats sans se décourager. Et au-delà de l’épisode « les écoles conventionnées catholiques », la gratuité devient de plus en plus effective.

De l’autre côté, le Président a décidé d’assainir les finances publiques et de programmer un budget à plus au moins 10 milliards USD. Il renforce les institutions de contrôle des finances publiques et pousse le gouvernement à avoir des ambitions d’obtenir des résultats. Les entreprises publiques du portefeuille et d’autres services d’assiettes ont reçu des assignations pour booster les recettes nationales.

Si au départ, les critiques n’ont pas manqué pour fustiger ces ambitions que plusieurs personnes semblaient voir comme « démesurées », aujourd’hui les finances publiques s’affichent au vert et se consolident. Le budget pourrait en fin 2021 avoisiner 8 milliards USD.

En combattant, le Président Tshisekedi obtient des résultats plus au moins acceptables.

Et si d’une main Fatshi construit sa notoriété de l’autre côté il détruit ce qu’il fait.

Concernant la gratuité par exemple, le gouvernement Fatshi n’a pas tenu compte des effectifs qui ont augmenté pour faire suivre avec les infrastructures afin d’accueillir ces nouveaux élèves. Tout d’abord, l’école d’où a été lancée cette gratuité a connu une réhabilitation de plus de 1,8 millions USD. Une noté négative car avec ce montant on pouvait construire plus de trois écoles dans la norme. Le bras de fer engagé avec les écoles catholiques n’a fait que ternir l’image de ce programme lancé sans préparation.

Malgré la consolidation des finances publiques, le gouvernement n’a pas augmenté sensiblement l’enveloppe de l’investissement. Cela se traduit aussi dans le domaine de l’éducation ou aucun programme sur la construction des écoles n’a été mis en place.

Aucun programme cohérent n’est disponible pour l’investissement dans ce premier mandat de 5 ans. Les finances publiques s’améliorent sensiblement mais les affectations des dépenses ne touchent pas des secteurs porteurs de croissance. Les priorités sont ailleurs, notamment des voyages, des fêtes ou encore la bonne santé des parlementaires et des institutions.
Ce que Fatshi construit d’un côté, il le détruit de l’autre, comme un monstre à double tête.

Willy akonda Lomanga