Devrons-nous croire que le pays devrait marcher au rythme des activités du Chef de l’Etat? Une question que bon nombre de congolais se posent. Le constat est qu’à moindre mouvement du Chef, la ville de Kinshasa semble paralysée.

L’exemple le plus frais, c’est le discours sur l’état de la Nation que venait de tenir, le samedi 10 décembre dernier, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi devant les deux chambres du parlement réunies en congrès.

Prévu en début du mois de décembre, le meeting du parti politique Nouvel Élan de Adolphe Muzito était reporté suite au deuil national de trois jours décrété par le Chef de l’État, après les massacres de Kishishe. Reprogrammé pour le samedi 10 décembre au Camp Luka, cette organisation a été frappée d’interdiction par la Police Nationale Congolaise affectée en ce lieu, au motif que le Chef parlé devant les élus. Et, à en croire le responsable de la PNC trouvé sur place, l’ordre serait venu de la hiérarchie.

“ Ce n’est pas la police qui peut refuser qu’il y ait meeting. La police ne fait que recevoir de l’ordre émanant de la hiérarchie. Une bonne partie de la police est affectée à la sécurité de l’endroit où le Chef parle en ce moment”, avait déclaré le commandant de la police du Camp Luka.

Une réponse, certes, taillée à juste mesure pour apaiser, tant soit peu, les sympathisants de Nouvel Élan venus répondre à ce rendez-vous.

Du côté de la famille politique du premier ministre honoraire Adolphe Muzito, l’on craint que les vieilles pratiques qui installaient jadis l’autocratie,  ne puissent refaire surface.

“ En principe l’autorité aurait dû écrire pour dire que cette date-là on ne pourrait pas tenir notre activité. Mais jusque avant le jour-j on était en contact avec les responsables, on nous a laissé entendre que on devrait organiser l’activité,  malheureusement nous arrivons et on constate ce qu’on a constaté. Ils nous ont dit que puisque le Chef parlait, il n’y avait que lui qui devrait parler ce jour-là, alors que dit la constitution par rapport à ça ? Nous sommes une structure privée on ne représente pas l’État”, déclare Blanchard Mongomba secrétaire général de Nouvel Élan qui, du reste, craint pour l’avenir de la démocratie et de l’état de droit tant vanté par le pouvoir actuel.

“ Malheureusement c’est ça l’état de droit, c’est ça la démocratie dans notre pays. Nous sommes de ceux qui pensent que l’État ne doit pas se construire avec ces pratique”, insiste-t-il.

De l’œil de certains avertis, c’est du déjà vécu en République Démocratique du Congo, surtout à la veille des élections. Pour certains, l’état de droit c’est aussi la liberté d’organisation et d’opinion.

À signaler que, le parti de Adolphe Muzito voulait, à travers ce meeting, mobiliser et sensibiliser la population sur l’agression dont est victime la RDC en insistant sur les 10 recommandations de cette famille politique, lesquelles permettront à mettre fin à la guerre dans l’Est, sensibiliser sur leur offre politique dans son volet titrisation des terres.

PKTK