Après une arrestation ratée la semaine dernière, le sénateur Matata est formellement interdit de quitter Kinshasa jusqu’à nouvel ordre. Bien que son assignation à résidence (dans l’affaire Zaïrianisation) soit officiellement levée, l’élu du Maniema n’est pas loin d’être un prisonnier…à ciel ouvert.

L’ ancien premier ministre fait face, désormais, à une page sombre de sa vie. Ses ennuis judiciaires risquent de lui ouvrir les grandes portes de la prison, selon les sources concordantes

Dans l’affaire Bukanga-Lonzo, pour laquelle ses immunités n’étaient pas levées par le Sénat mais par laquelle le procureur le poursuit désormais, le rapport de l’IGF indique que le Trésor public avait débloqué 285 millions de dollars pour le projet de Bukanga Lonzo, mais seuls 80 millions auraient réellement servi, dont 40 pour la seule station électrique.

Toujours selon l’IGF, près de 205 millions de dollars auraient donc été détournés. Matata Ponyo y est présenté comme “l’auteur intellectuel de la débâcle”.

S’en sortira-t-il comme dans l’affaire Zaïrianisation ? Rien n’est moins sûre. Juste parce que ce dossier semble avoir certaines ramifications extra judiciaires. C’est notamment suite à cette affaire, pour laquelle la plénière du sénat avait antérieurement refusé de lever ses immunités, que le Président de la République avait dénoncé une mafia au sénat.

Collaborer avec la justice

A ce jour, la seule issue pour Matata Ponyo (qui clame toujours son innocence dans cette affaire), est de collaborer avec la justice, affirment ces sources.

Car, avant que les agents de police ne décident d’intervenir à son domicile, Matata Ponyo avait d’abord refusé de répondre à une invitation du 20 juillet de Jean-Paul Mukolo, procureur général près la Cour Constitutionnelle.

C’est à la suite de ce refus, apprend-t-on de bonnes sources, que Jean-Paul Mukolo a émis un mandat de comparution à l’attention de Matata Ponyo pour le 3 août, dans la matinée.

Notifié de cette requête, ce dernier a répondu au procureur général en lui signifiant qu’il s’opposait une nouvelle fois à cette procédure évoquant, dans sa réponse, la “fragilité” de son état de santé suite à l’empoisonnement dont il a assuré avoir été victime, le 20 juillet.

PM