A Kinshasa quelques jeunes délinquants principalement appelés « Kuluna» consomment un nouveau stupéfiant à base du sang des chats et ou des chiens, selon les témoignages.

24sur24.cd est descendu au quartier Mokali, dans la commune de Kimbanseke, pour en vérifier la véracité.

Mercredi 25 aout, un jeune homme que nous avons rencontré la veille a accepté de nous conduire dans les fins fonds du quartier Mokali dans la commune de Kimbanseke. Ayant refusé de donner son nom, pas moyen d’insister pour question de sécurité.

Après avoir adressé quelques mots au motard, nous avons embarqués et quitter rapidement l’entrée Mokali au quartier « Pascal ». Dépassé, le terrain Mabanza, le jeune demande au motard de s’arrêter. D’un ton ferme il dit en lingala :
“Vieux oza mbila te ? Po esika tozokende eza monde arabe ”. Autrement dit : “ je pense que vous n’êtes pas un policier, parce que là ou nous allons est un lieu extrêmement dangereux”. Après avoir reçu des assurences, le motard reprend la course dans des petites ruelles et faisant parfois de détours sans trop de justifications.

C’est donc près de la rivière Mokali, dans une maison en chantier que nous avons trouvé quelques jeunes délinquants assis. Leur maitre refuse que la portion nous soit montrée mais accepte toute fois de s’exprimer moyennant quelques billets de banque.

« Lorsqu’on égorge un chat, nous prenons rapidement ce sang et nous le mélangeons avec de la boisson à forte dose pour qu’il ne puisse pas se coaguler. Nous nous utilisons uniquement le sang des chats mais nous avons appris que certains utilisent aussi le sang des chiens mais difficile de le confirmer », a indiqué ce chef de gang.

A la question de savoir pourquoi utiliser ces stupéfiants, le jeune homme répond sans broncher.
« Quand on prend ce produit, on devient sans pitié. Nous pouvons commettre n’importe quel forfait sans avoir peur. Ce stupéfiant vous laisse sans cœur ».

Difficile de passer beaucoup trop de temps, le lieu étant extrêmement dangereux.

Une fois sur la route Mokali, certains passants disent connaitre cette drogue mais d’autres l’ignorent complètement. Un homme accompagné de son épouse accepte pourtant de nous donner son témoignage.

« Personnellement, j’ai vu dans mon quartier, les jeunes consommer ce produit. Ils mélangent du sans des chats ou des chiens avec du whisky ou encore des boissons locales fortement alcoolisés appelé aguène ou guégué. Généralement ils le prennent lorsqu’ils veulent commettre des forfaits. Là ils deviennent extrêmement agressifs et sans pitié surtout lorsqu’ils ont des armes blanches avec eux. Nous demandons au gouvernement d’intervenir et de donner des occupations aux jeunes à travers, par exemple, le sport ou encore les jeux et la musique. Peut être qu’ils pourrons abandonner ces stupéfiants extrêmement dangereux quand ils auront quelques activités et occupations ».

Après Bombé, le gouvernement ignore encore la présence de ce stupéfiant, qui pourtant atteint plusieurs communes de la capitale. Le ministère de la jeunesse devrait porter une attention particulière pour permettre l’encadrement des jeunes.

Willy Akonda Lomanga