Le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe a rejeté ce mardi 27 février la demande de mise en liberté provisoire du directeur de publication adjoint du site d’information Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique incarcéré depuis plus de 5 mois à la prison centrale de Makala à Kinshasa.

« Les juges du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe n’ont pas accordé la mise en liberté provisoire à notre client, Stanis Bujakera. Ce qui veut dire qu’il rester en prison », a déclaré Me Jean-Marie Kabengela, un des avocats du journaliste Stanis Bujakera.
Et d’ajouter : « On est déçu car, à notre avis, le Tribunal pouvait le faire, vu les moyens développés par la défense qui prouve noir sur blanc que le procès est vide ».

C’est la huitième demande de libération provisoire rejetée depuis le début de l’affaire.
Pourtant, le Président de la République Félix Tshisekedi avait solennellement pris l’engagement de suivre personnellement le cas du journaliste Stanis Bujakera, détenu dans les locaux de la prison centrale de Makala depuis le 14 septembre 2023. Lors d’un échange avec la presse la semaine dernièrele chef de l’Etat avait promis de finalement « fourrer son nez dans cette affaire » alors que la justice congolaise semble être « malade ».
Pour Tshisekedi, Stanis Bujakera, est « victime » des fléaux qui rongent la justice que Tshisekedi veut pourtant « correcte et efficace » pour enfin jeter les bases de l’État de droit.
« J’ai vraiment décidé d’y fourrer mon nez bien que je n’aime pas le faire, croyez-moi. J’ai posé cette question (sur Bujakera) et dès demain, je vais prendre la décision qu’il faudra », avait-il promis.
Cinq jours après et malgré l’indignation du magistrat suprême, statu quo dans le dossier du journaliste.
Stanis Bujakera est accusé d’avoir fabriqué et distribué une fausse note des services de renseignement affirmant que ces derniers avaient tué Chérubin Okende. Les accusations à sa charge sont notamment la « propagation de faux bruits », « faux en écriture », « falsification des sceaux de l’État » et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Des accusations que les avocats de Stanis ont toujours rejetées. Une nouvelle audience dans cette affaire est prévue ce 8 mars à la prison de Makala.

Cephas Kabamba