Des révélations ne cessent de tomber sur le massacre en début de la semaine passée, à Kishishe dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru, à une centaine de kilomètres de Goma (Nord-Kivu). Une enquête préliminaire du BCNUDH et de la MONUSCO a permis de confirmer que les rebelles du M23 ont tué au moins 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) au cours d’actes de représailles contre les populations civiles perpétrés les 29 et 30 novembre 2022, à Kishishe et Bambo.

D’après cette enquête, les victimes ont été exécutées arbitrairement par balles ou à l’aide d’armes blanches. Huit personnes ont par ailleurs été blessées par balles et 60 autres enlevées. Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées.

La même source renseigne que ces violences ont été commises dans le cadre d’une campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages contre ces deux villages du territoire de Rutshuru en représailles à des affrontements entre le M23 et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR – FOCA) et des groupes armés Mayi-Mayi Mazembe et Nyatura Coalition des Mouvements pour le Changement.

L’équipe d’enquête préliminaire a interrogé 52 victimes et témoins directs, et diverses autres sources qui rapportent qu’à partir du 29 novembre au soir et tout au long de la journée du 30 novembre, des membres du M23 ont attaqué les villages de Kishishe et de Bambo, dans la province du Nord-Kivu, brisant les portes, tirant sur les civils, pillant des biens et brûlant des maisons.

Des témoins ont également déclaré que la plupart des survivants ont été empêchés par le M23 de quitter les villages saccagés. Des éléments du M23 auraient enterré eux-mêmes les corps des victimes, dans ce qui pourrait être une tentative de destruction des preuves.

La MONUSCO condamne cette violence “innommable” contre les civils et appelle à un accès sans restriction aux lieux des faits et aux victimes pour une assistance humanitaire d’urgence. Elle salue la décision des autorités congolaises d’ouvrir une procédure judiciaire contre les auteurs de ces violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

A noter que la ministre d’État en charge de la Justice, Rose Mutombo se trouve à la Haye pour solliciter auprès du procureur de la Cour Pénale Internationale, CPI, l’ouverture d’une enquête sur ces massacres dans la province du Nord-Kivu.

Cephas Kabamba