L’ancien premier ministre, Augustin Matata Ponyo est interdit de quitter le pays, ce, malgré qu’il dit être victime d’empoisonnement. Dans une tribune, l’homme à la cravate rouge se plaint du sort qu’il est en train de subir. Selon lui, il est devenu un prisonnier purement politique.

« Ce que je pense est que je suis effectivement devenu un prisonnier politique parce que même pour de raison de santé, il m’est impossible de quitter le pays. Incroyable ! Comment peut-on imaginer que quelqu’un qui a été empoisonné soit interdit de poursuivre le traitement dans un centre spécialisé de toxicologie (qui n’existe pas au pays) afin de s’assurer que tout le poison a été absorbé ? Et pourtant, j’ai montré toute ma bonne foi, en me rendant personnellement au parquet général, accompagné de mon médecin traitant, pour remettre au procureur général près la cour constitutionnelle l’ensemble de documents attestant la fragilité de mon état de santé et les recommandations pertinentes y relatives du médecin traitant. Ce dernier l’a confirmé au procureur général qui l’a acté dans un procès-verbal dûment contresigné par moi-même”, a laissé entendre le sénateur Matata Ponyo.

Indigné, l’ancien premier ministre se pose plusieurs questions notamment sur l’Etat de droit prôné par le Chef de l’Etat et le droit de l’homme.
Où est le droit de l’homme et l’état de droit lorsque le procureur général conditionne les droits d’un citoyen de se faire soigner par l’obligation d’être entendu sur un dossier sur lequel le sénat a refusé en plénière d’autoriser les poursuites judiciaires ? Pourquoi les droits fondamentaux de l’homme, peuvent-ils être marchandés ? Où se trouve l’équilibre et le respect de la séparation des pouvoirs lorsque la décision d’une institution comme le sénat, la chambre haute du parlement, est foulée aux pieds par une branche d’une autre institution qu’est la Justice ?

Accusé de détournement, Matata Ponyo est assigné à résidence ; il lui est donc interdit de quitter le sol congolais. Sa défense dénonce un dossier politiquement motivé et exige que l’ancien Premier ministre comparaisse en homme libre.

Céphas Kabamba