Déjà a partir de 2015, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social ( UDPS) avait joint ses efforts aux côtés de l’église catholique pour lutter contre un probable troisième mandat de Joseph Kabila. Durant trois ans les deux parties avaient multiplié des stratégies communes allant des marches, villes morts , sit-in et autres pour empêcher Kabila de s’éterniser au pouvoir.

l’UDPS et l’église catholique ( par la suite ont reçu le soutien de l’église protestante) ont marché ensemble dans le souci d’avoir une Commission Electorale Nationale Indépendante ( CENI) dépolitisée pendant que la majorité au pouvoir avait imposé l’abbé Apollinaire Malu Malu puis Corneille Naanga à la tête de la centrale électorale.

Ils ont donc dansé le Tango ensemble respectant les pas, marchant dans la convivialité. Une danse qui a aboutit bon gré, mal gré à l’alternance politique.

Aujourd’hui l’UDPS au pouvoir et après avoir formé l’Union sacrée pour la Nation, reprend les mêmes méthodes que Kabila et danse à contre temps devant ses partenaires d’hier. Le Tango perd son rythme, la danse est dansée sans suivre les pas donc la norme voulue.

Ils ont tous été aux côtés de l’ancien président de la République, lui apportant tous les soutiens possibles. C’est encore eux qui l’ont accompagné dans différentes positions et dans un combat acharné contre l’UDPS et les églises catholique et protestante. Devenus à la tête des institutions politiques de premier plan, à savoir l’Assemblée nationale et le Sénat, Modeste Bahati et Mboso, encouragent aujourd’hui le Président Fatshi à reprendre les mêmes méthodes que son prédécesseur.

Dans les mêmes conditions, l’actuelle majorité au pouvoir, comme si elle n’a pas tiré les leçons du passé impose le débauchage, l’entretien des députés et sénateurs, les décisions inconstitutionnelles, le soutien à l’aveuglette au Président de la République.

De son côté, l’UDPS et son président ad intérim, Jean Marc Kabund, qui autrefois avait le langage commun avec celui des évêques, opte pour l’arrogance, des menaces, promettant même l’enfer aux évêques.

Qui l’eut cru que Félix Tshisekedi au pouvoir, le Cardinal Ambongo pourrait se sentir en insécurité dans son pays ? Si l’on avait reproché au clan Kabila d’organiser des attaques ciblées contre les édifices appartenant à l’église catholiques, dans presque les mêmes conditions, quelques uns ont été visités par des badauds et les militants du parti au pouvoir pointé du doigt.

Le Président Fatshi prend le contrôle du tango, reprend les formules de Kabila, danse à contre temps et les religieux lui oppose leurs résistances. Sa dernière rencontre avec les pères spirituels ne présage aucun dénouement mais laisse plutôt des interrogations sur la bonne volonté du chef de l’Etat de respecter les pas du Tango.

Willy Akonda Lomanga