En République démocratique du Congo (RDC), la prochaine audience du procès du journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint de Actualité.cd, correspondant de Reuters et de Jeune Afrique, est programmée pour le 12 janvier 2024. La séance de ce jour qui s’est poursuivie devant le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe siégeant à la prison centrale de Makala, devait se focaliser sur l’examen du rapport de l’expert du tribunal; mais ce rapport n’est pas encore déposé.

“ On retient que nous devions en principe examiner le rapport d’expertise qui devait se retrouver au dossier. Nous sommes arrivés, nous avons tous constaté que le rapport d’expertise n’avait pas été déposé. Le tribunal nous dit qu’il doit y avoir une remise pour qu’on laisse à l’expert le temps de déposer son rapport ”, a expliqué Me Yana du collectif du journaliste.

Pour la défense du journaliste, l’expert doit venir se présenter. Elle précise que la loi dit que l’expert doit informer le premier jour de son expertise et doit inviter les parties.

Stanis Bujakera est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’État », « propagation de faux bruits » et « transmission des messages erronés et contraires à la loi ». Il a été arrêté le 8 septembre 2023 alors qu’il se rendait à Lubumbashi (Haut-Katanga) et mis en cause pour un article de Jeune Afrique qu’il n’a pas signé. Il y est cité un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignement (ANR) qui met en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’opposant Chérubin Okende du parti de Moïse Katumbi.
Son arrestation entraîne jusqu’à présent de nombreuses réactions à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Plusieurs personnalités politiques congolaises ainsi que des représentations diplomatiques en RDC, dont celles de la France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de l’Union européenne ont exprimé leurs inquiétudes après son arrestation.