Le Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK), appelé aussi prison centrale de Makala se révèle présentement comme un véritable mouroir. Important centre de détention dans la capitale congolaise, cet établissement, à la base construit pour accueillir 1500 détenus, compte actuellement 9241, selon un rapport. L’on peut compter 189 femmes avec 14 enfants, 463 mineurs dont 453 garçons et 10 filles. Parmi eux, 1887 inculpés, 4469 prévenus, 2251 condamnés et 336 militaires. À préciser qu’il y en a qui sont poursuivis pour vol simple et d’autres ont fait plusieurs années sans être jugés.

Une situation qui a fait, plusieurs fois, objet d’enquêtes, plaidoiries et dénonciations des ONG de défense de droits de l’homme, de la part la précarité, la promiscuité et les mauvaises conditions sanitaires qui sévissent dans cette maison d’horreur.

En son temps, Human Right Watch ainsi que la Fondation Bill Clinton pour la paix, avaient demandé aux autorités congolaises de faire preuve de bonne fois pour réduire le plus vite possible la population carcérale ainsi améliorer les conditions de vie de ces détenus.

Makala, une prison surpeuplée

Une situation bien connue des autorités congolaises. En avril dernier, la Ministre de la justice, Rose Mutombo, après le comptage effectué par les services de son ministère, avait convoqué les deux procureurs généraux de Kinshasa pour faire l’état de lieu de cette maison carcérale. Là, l’on comptait plus de 6000 détenus en attente de jugement auprès des cours et tribunaux. Une situation qui malheureusement, ne trouve pas encore d’issue jusqu’à ce jour, pourtant la garde de sceaux avait instruit les deux procureurs généraux à faire le tout possible pour parvenir au désengorgement de la prison de Makala, car selon elle “ le gouvernement dépense beaucoup d’argent pour des personnes qui, en principe, ne devraient pas être là ”.

Makala, un mouroir !

Dans un communiqué de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), dirigée par Jean-Claude Katende, au moins trente personnes ont trouvé la mort au mois de mars 2022 dans cette prison pour des causes diverses dont la principale serait la prise en charge médicale inadéquate des cas de maladie. Parmi les différentes causes, le choc hypovolémique, l’anémie, la tuber, l’asthme, la malaria, la pneumonie et l’étouffement sont les premiers sur la liste.

La détention est l’exception, la liberté la règle. C’est un principe de droit. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit, dit-on. Quelles sont les mesures attentatoires à la liberté physique individuelle ? Est-ce qu’une personne détenue provisoirement ou définitivement perd tous ses droits ? Dans quelle condition arrive-t-on à restreindre les droits d’un détenu? Qu’est-ce qui en reste après avoir été privé de sa liberté de mouvement ? Que prévoit le code pénal congolais sur le régime carcéral en République Démocratique du Congo ? Tant des questions qui sans doute, trouveront des réponses et des solutions dans la loi mais aussi dans l’agir de dirigeants congolais.

PKTK