Le département du trésor américain a annoncé vendredi avoir pris des sanctions contre trois chefs rebelles, impliqués dans l’instabilité sécuritaire dans l’Est de la RDC. Ces sanctions, qui ont pris effet immédiatement, visent à geler tous les avoirs et intérêts financiers détenus par ces individus sur le territoire américain, ainsi que ceux sous le contrôle de citoyens américains. Les entités possédées à plus de 50% par les personnes sanctionnées sont également concernées par ces restrictions. Les institutions financières et autres acteurs qui entretiennent des transactions avec ces entités et individus pourraient subir des sanctions ou des actions coercitives.
Les personnes visées sont William Yakutumba, le leader politique des milices Mai-Mai Yakutumba, Willy Ngoma, le porte-parole militaire du Mouvement du 23 Mars (M23), et Michel Rukunda, le chef de file militaire du groupe armé Twirwaneho.
Les accusations portées par les États-Unis à l’encontre de William Yakutumba incluent des attaques contre des civils et des acteurs humanitaires. En tant que chef des milices Mai-Mai Yakutumba et du CNSPC, il est impliqué dans des actes de violences sexuelles, de viols collectifs, et d’autres formes de violences basées sur le genre.

Willy Ngoma, quant à lui, est sanctionné pour son rôle au sein du Mouvement du 23 Mars (M23), un groupe armé accusé de graves violations des droits de l’homme, notamment des meurtres et des violences sexuelles à l’encontre des civils. Les États-Unis citent notamment les attaques perpétrées en novembre 2022 à Kishishe, dans la province du Nord-Kivu.

Michel Rukunda, chef du groupe armé Twirwaneho, est également visé par les sanctions. Il est accusé d’avoir recruté des enfants soldats, dont certains âgés de seulement 12 ans, pour des missions militaires. Son groupe a également mené des attaques contre des civils, y compris dans des camps de déplacés internes, pillant et incendiant plusieurs maisons ainsi qu’un centre médical.

Ces sanctions sont dirigées contre des individus occupant des postes de leadership au sein d’entités responsables d’actes violents à l’égard des civils en RDC, ainsi qu’en lien avec ce pays.

La RDC a longtemps été aux prises avec des conflits armés, des troubles politiques et des violations des droits de l’homme. Les groupes armés et les leaders politiques ont souvent été accusés de commettre des atrocités contre la population civile. Dans une tentative de lutter contre l’impunité et de promouvoir la stabilité dans la région, les États-Unis ont adopté une politique de sanctionnement ciblé à l’encontre de ceux qui sont responsables de graves violations des droits de l’homme.