L’Inspection Générale des Finances (IGF) a réagi sur l’altercation entre le ministre Tony Mwaba et les inspecteurs des finances. Face à l’incident qui s’est produit, mercredi 31 janvier 2024 au Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) répercuté dans les réseaux sociaux, les inspecteurs des finances et les Inspecteurs Généraux des Finances qualifient l’attitude du ministre Tony Mwaba d’une fuite en avant et une entrave à une mission de contrôle de l’Inspection générale des finances couverte par un ordre de mission daté du 24 janvier 2024 et signé de la main de l’Inspecteur général chef de service Jules Alingete.

« Nous sommes arrivés au ministère de l’EPST à la suite d’un ordre de mission en bonne et due forme. La mission nous a envoyé à la Direction nationale de contrôle de la paie des enseignants (Dinacope), ex-Secope pour faire le contrôle de gestion des fonds mis à leur disposition, on a vu le responsable des services à qui nous avons présenté l’ordre de mission et qui en a accusé la réception. Nous avons pris rendez-vous pour revenir le lendemain pour poursuivre la mission, comme de coutume lorsqu’on veut débuter une mission de contrôle, on commence toujours par l’arrêt de la situation de la caisse au niveau du comptable », renseigne l’un des inspecteurs des finances sur le plateau de Bosolo TV.
Dans l’accomplissement de leur tâche, les inspecteurs de l’IGF ont le droit de se faire présenter, sans formalités protocolaires quelconques, toute pièce et tout document nécessaire. Ce, conformément à l’article 12 bis (modifié et complété par l’article 1er de l’ordonnance n° 87-323 du 15 septembre 1987 portant création de l’Inspection générale des Finances (IGF). Sur base de cette prérogative, ils ont confisqué une somme de 1300 dollars américains et 200 euros retrouvés auprès du comptable de la Dinacope.
« En arrivant auprès du comptable, il nous a présenté son livre de caisse (là où on enregistre les encaissements et les recettes), et il n’y avait rien du tout là-dessus. Il nous a voir que depuis le mois de juillet jusqu’à ce jour, il a eu aucune recette et il n’y a pas eu des dépenses. Il raconte que lorsque sa direction lui donne un chèque, il va directement à la banque et ramène l’argent. Son livre de caisse est vierge. Nous lui avons demandé d’ouvrir les coffres-forts et nous avons constaté qu’il n’y avait rien du tout. Lorsque nous avons ouvert sa mallette, nous avons vu 6 chéquiers, 1300 dollars américains 200 euros et plusieurs documents, selon la réglementation, tout qu’on trouve dans le bureau du comptable appartient à l’Etat. Nous avons fait un procès-verbal de saisie jusqu’à nouvel ordre le temps de diligenter l’enquête. Nous n’avons ravi aucun bien de qui que ce soit », renchéri-t-il.

Les inspecteurs des finances et les Inspecteurs Généraux des Finances accusent le ministre Tony d’avoir terni l’image des inspecteurs, de séquestration et de destruction méchante d’où ils annoncent une plainte contre le Ministre de l’EPST.

« Le ministre de l’EPST a humilié les inspecteurs des finances, que chacun fasse son travail. Les inspecteurs ont été séquestrés par le ministre Tony Mwaba, alors qu’ils avaient leur ordre de mission en bonne et due forme. Nous allons porter plainte contre ce ministre à la cour de cassation. Nous sommes dans un Etat de droit. Le ministre doit répondre de ses actes. On est ministre c’est vrai, mais le pouvoir d’un ministre est organisé, le ministre n’est pas au-dessus de la loi », déclare l’un des syndicalistes des inspecteurs de l’IGF.

Les violons ne s’accordent toujours pas entre Tony Mwaba, ministre de l’EPST, et l’inspection générale des Finances (IGF). Une vidéo, devenue virale sur les réseaux, montre l’engueulade du patron de l’EPST avec trois inspecteurs de l’IGF, venus pour une enquête dans ce portefeuille de l’État, dont le responsable serait l’auteur de détournement d’une somme colossale, destinée à la prime de l’encadrement de la paie pour l’année 2023.