Depuis l’arrivée du Président Félix Tshisekedi au pouvoir en 2019, plusieurs partenaires techniques et financiers ont apporté un appui exceptionnel à la République démocratique du Congo, révèle l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo dans une tribune intitulée « ce que je pense », parvenue à notre rédaction.

« Entre 2019 et 2021, la RDC a reçu 2,5 milliards USD du FMI, 1,6 milliard USD de la Banque mondiale, et 415 millions USD de la Banque africaine de développement. En soustrayant le flux annuel des financements de 2021 reçus du FMI, de la Banque mondiale et de la BAD, le niveau de réserves de change tombe respectivement à 1,6 milliard USD, 800 millions USD et 758 millions USD. Si on soustrait de réserves de change à fin septembre 2021 (3,3 milliards USD) tous les financements reçus de ces trois institutions, de 2019 et à ce jour (4,5 milliards USD), son niveau devient totalement négatif, soit -1,2 milliard USD. Alors que sans financement extérieure, la RDC a atteint en 2013 un niveau record de 1,7 milliards $ des réserves de change», a-t-il souligné.

Selon Matata Ponyio, malgré ce niveau élevé de l’aide extérieure le niveau de vie des populations n’a pas changé.

« Du point de vue macro-économique, la stabilité des prix intérieurs et du taux de change reste principalement expliquée par l’accumulation des arriérés de salaires ou des émoluments, l’utilisation d’une partie de réserves de change pour payer les rémunérations, et le non financement de certaines dépenses nécessaires de fonctionnement et d’investissement. En dépit de cela, certains députés provinciaux enregistrent de retards de paiements de leurs émoluments de plus de douze mois ! Du point de vue structurel, la part de ressources internes consacrées aux dépenses d’investissements demeure insignifiante, soit 5,5% à fin août 2021 contre 12,38 % à fin décembre 2013. Ce qui compromet totalement la relance et le développement économique à moyen et long terme ».

Et d’ajouter, « Ce qui compromet totalement la relance et le développement économique à moyen et long terme. Ceci démontre aussi l’inconsistance du niveau de réserves de change qui se trouve en totale déconnexion avec l’économie réelle ».

L’ancien premier ministre estime par ailleurs que les bons indicateurs économiques évoqués par le gouvernement masquent très mal l’état d’une économie fragile fortement perfusée par les institutions financières internationales et régionales.

Ukiabi