Dans un tweet, la communication de la présidence de la république annonce que lors d’un entretien téléphonique ce matin, Félix Tshisekedi et son épouse ont souhaité un heureux anniversaire à l’ancien président Joseph Kabila à l’occasion de ses 50 ans d’âges ce 4 juin.

A en croire un proche du couple présidentiel, ça fait longtemps que Felix Tshisekedi et son prédécesseur se sont parlés : « les lignes de communications entre les deux hommes sont rares, depuis la fin de la coalition FCC-CACH », nous a-t-il avoué.

En rappel, deux ans ont fallu à Félix Tshisekedi pour écarter la main-mise de Joseph Kabila, sur la gestion de l’Etat . La tâche semblait pourtant quasi-impossible.

En effet, lorsqu’il accède à la magistrature suprême en janvier 2019, à la faveur d’un accord électoral conclu avec son rival, Félix Tshisekedi a une marge de manœuvre réduite : le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila contrôle les deux tiers des sièges au Parlement, et le nouveau président est contraint de former un gouvernement de coalition, dans lequel son propre camp est minoritaire. Sans compter qu’avant de céder sa place, son prédécesseur, aux affaires depuis 2001, a verrouillé les principales institutions du pays : commission électorale, cour constitutionnelle, armée et services de renseignement.
Pendant un an et demi, la coalition vivra au rythme des querelles et des coups bas. Le camp Tshisekedi interdit à certains proches de Kabila, dont sa sœur jumelle, Jaynet, de voyager. De son côté, le FCC tente de faire passer des réformes judiciaires contestées et d’imposer son candidat à la tête de la Commission électorale. Le point de non-retour est atteint lorsque Félix Tshisekedi nomme, en juillet 2020, trois nouveaux juges à la Cour constitutionnelle, profitant de l’absence du Premier ministre. Le camp Kabila crie au scandale et refuse d’assister à la cérémonie de prestation de serment. Vexé, Félix Tshisekedi lance en octobre des consultations politiques, puis annonce, début décembre, la fin de la coalition.
Deux ans plus tard, la page Joseph Kabila est tournée. Après avoir destitué en décembre le bureau de l’Assemblée nationale, les députés FCC ont rejoint en grande majorité l’Union sacrée, le nouveau groupement politique de Félix Tshisekedi, qui rassemble désormais 391 des 500 membres de la chambre basse. Ces mêmes députés ont voté, le 27 janvier, une motion de censure pour renverser le Premier ministre pro-Kabila et son gouvernement. Quelques jours plus tard, c’est Thambwe Mwamba, Président du Senat, qui démissionnera à l’issue d’une motion initiée par les sénateurs contre lui.
PM