La plénière de ce jeudi 14 octobre a été consacrée à l’examen et adoption du projet de loi portant autorisation de la prorogation de l’état de siège sur une partie du territoire national. C’est à la quasi-unanimité que la Chambre basse du Parlement a voté la 10ème prorogation de l’état de siège.
Sur 284 députés votant, 275 oui et 8 autres ont voté non et 1 s’est abstenu.

A l’absence de la ministre d’État en charge de la Justice, c’est le ministre d’Etat en charge du Développement rural, François Rubota, qui a présenté l’économie de ce projet de loi devant la représentation nationale.

Pour l’essentiel, le Minétat Rubota a déclaré que les services de sécurité de la RDC ont, au cours de ces dernières semaines se sont engagées sur plusieurs fronts en vue de réduire les capacités opérationnelles des forces ennemies à la base des conflits connus depuis plusieurs années dans les deux provinces, à savoir Ituri et Nord-Kivu.

En cinq mois d’état de siège, plusieurs cas de reddition des éléments des groupes armés, la libération axes routiers longtemps fermés, le basculement des zones de conflits vers le Nord-Est du pays, ce qui justifie la baisse des activités de ces traitres du pays dans la province du Nord-Kivu par rapport à l’Ituri où l’ennemi a basculé. Un bilan encourageant qui n’est pas à la hauteur des attentes de l’ensemble de la communauté nationale.

Pour les cinq derniers jours, il y a lieu de noter en territoire de Beni : 3 ADF capturés dont deux Congolais et un sujet ougandais sur l’axe Nord ; 8 Maï-Maï sur l’axe Sud à Butembo, 4 grands collabo ADF aux arrêts tous Congolais, 4 Maï-Maï Baraka rendus avec 200 cartouches AK 47 récupérées.

Au nombre de matériels militaires récupérés, on cite 5 AK 45, 1 bombe artisanale, des cartes Sim contenant des informations stratégiques en exploitation, un lot important de produits pharmaceutiques et plusieurs armes blanches.

En territoire de Masisi et en Ituri, l’opération militaire récolte aussi du succès.
Mais le contexte particulier d’une guerre asymétrique combinée à la géographie des territoires sous état de siège, exige un peu plus de circonspection et de prudence afin de ne pas exposer des populations à des actes de représailles auxquels se livre malheureusement l’ennemi attaqué de toutes parts.

C’est l’occasion de saluer la contribution des parlementaires qui ont, par patriotisme, accepté que des retenues soient opérées sur leurs émoluments afin de soutenir les FARDC déployées sur le terrain.

Les recommandations issues de l’évaluation de l’état de siège permettront d’ajuster l’action gouvernementale pour la sécurisation de la partie Est du pays.

Au regard de ce tableau, conformément à l’article 144, alinéa 5 de la Constitution telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, un temps supplémentaire s’avère indispensable pour la poursuite des opérations à travers la prorogation de l’état de siège.

Mais avant, il y a eu une motion incidentielle du député national Jean-Baptiste Kasekwa. Au terme de laquelle l’élu du peuple a voulu que l’exécutif réponde, avant tout, aux recommandations de l’Assemblée nationale sur l’évaluation de l’état de siège, conformément de la résolution n°3 par laquelle la représentation nationale exige du gouvernement de présenter le plan de sortie de l’état de siège avant la demande d’autorisation de la 9è prorogation.

En réponse, le speaker de la Chambre basse du Parlement a fixé la plénière en disant que la commission a connu du retard dans le dépôt des résolutions en vue de leur transmission au gouvernement.
Lors du débat, 13 députés se sont inscrits pour la prise de parole, notamment le député Bule (Ituri) qui estime que l’ennemi vit dans la population. Pour ce faire, il faut renforcer en moyens logistiques les forces armées et procéder à la réforme des services de sécurité. La justice militaire doit aussi s’activer pour appuyer l’état de siège qui aligne un bilan encourageant, mais il faut donner du temps au gouvernement dans ces efforts d’instauration de la paix.
Pour le député Kiro (Nord-Kivu), il n’y a pas de grande offensive. Si les FARDC ne sont pas à la hauteur de neutraliser les ADF qu’on fasse appel à une armée étrangère. Mbindule Crispin s’est, pour sa part, déchargé sur le ministre de la Défense nationale qui ne réalise pas l’objectif d’une armée pendant la guerre : attaquer, réduire et détruire.