Ils ont presque pour la plupart traversé toutes les générations des dirigeants congolais. De Mobutu à Félix Tshisekedi en passant par Kabila père et fils, ils ont fait recours aux mêmes méthodes, mêmes modes opératoires et mêmes pratiques. Flatter pour survivre, pour se positionner ou encore pour prendre le contrôle des institutions. Au finish se dédouaner pour jeter la responsabilité de l’échec au seul dirigeant, mieux au Président de la République. Mais les concernés ne s’en sont pas rendus comptes et ceux qui ont précédé d’autres n’ont jamais tiré les leçons du passé. Entre Djalelo, Dju ya Mzee, 100% Rais et Fatshi béton, tous ingrédients ont été mis dans la sauce pour faire assoir leurs stratégies.

Si Mobutu a bénéficié du Djalelo pendant plus de 30 ans, ses militants, eux pour la plupart des ministres, députés, sénateurs, PDG, DG, directeurs d’entreprises et autres n’ont jamais eu ont honte, devant publique et caméra, de se rabaisser comme des petits enfants, criant fidélité au guide au point de salir leur personnalité. Un appétit qui a pris corps au point de devenir le mode de fonctionnement par excellence pour obtenir les faveurs du chef.
C’est à la fin du règne du Maréchal que tous se sont dédouanés, jetant la responsabilité de l’échec du pays au seul ” aigle de Kawele”.

A son arrivé, promettant le changement, Laurent Désiré Kabila a résisté au départ à ces pratiques. Mais la guerre provoqué par le RCD/Goma a fait rebondir les pratiquants flatteurs. Kabila le père en sorti avec la chanson phare ” Dju ya Mzee”. Et comme des écoliers devant la cours, ils reprirent leurs habitudes jusqu’à le séduire.

Comme si cela ne suffisait pas, c’est donc avec Joseph Kabila que ces anciens mobutistes ont fait assoir paisiblement leur idéologie. ” 100 % Rais” ,” Kabila désir “, ” Che Guevara” ou encore ” Shina Rambo” , la sauce fut véritablement salée et certains n’ont pas manqué de marqué de leur empreinte spéciale ” Pourquoi j’ai choisi Kabila”.

Comme ses prédécesseurs, Joseph Kabila a reçu le même le cadeau: le reniement. Aujourd’hui, il se sent trahi par ceux à qui il a fait confiance pendant ses 18 ans de règne. Faisant comme Pierre, ils l’ont renié trois fois en public, lui même n’ayant pas tiré les leçons du passé, le laissant se retrancher dans son Kingakati, appareil de photo en main.

Alors qu’on s’attendait à un changement auprès de la fille aînée de l’opposition, les mêmes acteurs sont revenus cette fois-ci en force en trouvant un surnom fort: ” Fatshi béton” pour parler du lourd, de ce qui pèse. Mais l’on ne sait comment cela s’est transformé en cris d’une vache qu’on amène à la boucherie ( beeeeeeeee). Peut être une façon pour eux de l’avertir qu’il sera comme ses prédécesseurs conduits à l’abattoir.

Tous les moyens sont bons et les acteurs pour le rendre agréable n’ont pas manqué. Pourtant les artistes, eux aussi, ont apporté leur pierre et paient actuellement les frais. En chantant pour la gloire des dirigeants de manière successive, “Boketshu wa Yambo” leur fait boire de l’eau fortement pimenté.

Le comble ou ironie du sort est qu’aucun Président de la République n’a su comprendre que ces flatteries leur ont plus porté préjudice après avoir servi et permis , sans désemparer, à ces acteurs de toutes les générations de s’enrichir et de les livrer en pâture.

Willy Akonda Lomanga