Dans son discours, ce mercredi 31 août 2022, lors d’une réunion virtuelle du conseil de paix et de sécurité de l’UA, le ministre congolais des affaires étrangère, Christophe Lutundula, a plaidé pour la levée de l’embargo sur les armes imposé à la RDC. Selon lui, cela permettrait davantage à son gouvernement qui a la mission constitutionnelle d’assurer la sécurité des personnes et des biens, sur toute l’étendue du territoire national, de se doter des moyens conséquents devant l’aider à l’éradication de la situation sécuritaire qui secoue la partie est du pays.

« Notre pays sollicite aussi le soutien de l’Afrique à sa requête de la levée par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’embargo injuste qui le frappe en réalité sous le couvert de l’obligation de déclarer au Comité des sanctions ses achats d’armes et munitions. Est-il logique, en effet, d’imposer une telle contrainte à un État en guerre que l’on prétend soutenir sans l’affaiblir et lui priver des instruments de sa sécurité et de sa stabilité ? » a déclaré le chef de la diplomatie congolaise.

En ce qui concerne les manifestations de la population contre la mission onusienne, Christophe Kutundula a affirmé qu’il n’existe pas une crise entre le gouvernement et l’ONU, mais réitère sa décision de réévaluer le plan de retrait de la MONUSCO.

« Seulement, au-delà des faits et en dépit de la peine qu’ils nous causent, autorités congolaises et responsables de la MONUSCO, nous devons décrypter froidement le message du Peuple congolais et réfléchir profondément sur la pertinence du mandat actuel de la MONUSCO et l’utilité de ce mécanisme de paix plus de 20 ans après sa création. C’est pourquoi, le Gouvernement congolais a décidé de réévaluer prochainement le plan de retrait de la MONUSCO convenu en application de la Résolution 2556 du Conseil de Sécurité de l’ONU afin de procéder aux ajustements requis pour un retrait responsable et une meilleure harmonie avec le Peuple congolais. Cette réévaluation indispensable se fera bien sûr selon les modalités fixées ensemble avec les responsables de la MONUSCO ».

Pour rappel, le Conseil de sécurité de l’ONU a reconduit jusqu’au 1er juillet 2023 son régime d’embargo sur les armes et de sanctions relatives à la RDC. Il a levé cette option lors de sa réunion du jeudi 30 juin dernier à New-York. Cette résolution supprime l’obligation de notification établie dès la résolution 1807 pour les envois d’armes et du matériel connexe à destination de la RDC, à l’exception des armes dont la livraison reste soumise aux procédures de notification. Cette décision nuit aux capacités de la RDC à trouver des solutions durables à l’insécurité dans l’est du pays.

Cephas Kabamba