La plupart des provinces accusent plus de 20 mois d’arriérés de rétrocession, affirment des sources concordantes. Selon ces sources, les provinces en “état de siège” reçoivent environ 3 millions USD pour leurs fonctionnements. Une situation qui a entrainé des nombreuses motions de défiances contre certains gouvernements provinciaux.

Face à ces agitations s’ajoutent actuellement les suspensions des différents mandateurs accusés de me-gestion, selon le rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Pourtant la gouvernance exige une certaine stabilité des institutions et des entreprises publiques pour la sécurité et la mobilisation des recettes.

La déstabilisation des provinces et des entreprises publiques pourrait-elle permettre au Président de la République et au Gouvernement Sama Lukonde de poursuivre leur action sans difficultés ? D’aucun pense que cette situation risque d’avoir un impact considérable sur la gouvernance d’ici 2023.

Le lundi 12 juillet dernier, le Directeur Général de L’Office de Gestion et de Fret Multimodal ( OGEFREM) a été suspendu pour « faute grave » par le Ministre des Transport Cherubin Okende. Le lendemain, c’est-à-dire le 13 juillet, c’est le tour du Ministre du Commerce extérieur de suspendre le PCA, le DG et le DGA de l’Office Congolaise de Contrôle (OCC). Le même jour, le Ministre de l’Industrie Julien Paluku a pris aussi la même décision contre le comité de gestion du Fonds de Promotion de l’Industrie ( FPI).

Toutes ces décisions font suite à la demande du Président de la République au dernier conseil des ministres de prendre des mesures conservatoires contre les mandateurs cités dans un rapport de l’IGF.

D’autres dossiers sont encore sur les différentes tables des ministres dont les conclusions seront connues incessamment.

A cela il faut noter, depuis plusieurs mois, des agitations au niveau des Assemblées et gouvernements provinciaux ponctuées par les motions de défiances, motions de censures, mises en accusations et autres.

Certains observateurs indiquent que les provinces aujourd’hui ressemblent à des enfants orphelins abandonnés par leurs partis et regroupements politiques. Difficile de dire si les provinces appartiennent politiquement à l’UDPS, à l’Ensemble pour la République, au FCC ou encore à l’Union pour la Nation.

Du Kasai central au Tanganyika en passant par le Lualaba, le Kongo-Central ou encore le Maniema, aucune province n’évolue dans le calme, sans incompréhension entre Assemblées et gouvernements provinciaux.

Le gouvernement Sama Lukonde, ne dit aussi rien pour l’instant sur la rétrocession dû aux provinces. Et sans cette intervention du gouvernement central rien ne pourrait marcher entre ces institutions provinciales.

Avec les agitations au niveau des provinces et actuellement aux entreprises publiques, la gouvernance du Président Fatshi peut-elle évoluer dans le calme et la tranquillité ? Difficile de le dire, mais 2023 n’est plus qu’à quelques pas.

Willy Akonda Lomanga