Comptée parmi les entreprises qui s’opposent à la baisse des prix des produits de première nécessité selon le compte rendu de la réunion du Ministre de l’économie avec les acteurs économiques du pays et les organisations de la société civile, Egal Sarl se lance en guerre contre les entreprises concurrentes.
Dans une correspondance du 19 juillet 2021 signée par son Administrateur Gérant et son Directeur Administrateur, adressée au Ministre de l’économie dont copie a été réservée au Président de la République, au Premier Ministre et à plusieurs autorités politico-administratives du pays ayant comme objet la problématique de la structure des prix des biens de première nécessité importés, la Société Égal Sarl estime que l’aboutissement de la démarche pour la baisse des prix n’est possible que dans la condition où l’on cerne la problématique réelle de la minoration frauduleuse de la valeur FOB déclarée à l’importation et de la sous-évaluation des droits de douane qui en découlent. À l’en croire, cette évasion douanière est la cause de la manipulation des paramètres de la structure des prix afin de rattraper sinon de couvrir par l’ajout des rubriques irrégulières surfacturées la forfaiture douanière opérée en amont. Egal Sarl cite à titre illustration, la société American Fresh Food pour son importation de la cargaison de 2000 tonnes de « poule nue » en carton de 10kg en provenance de Pologne sous la licence IB numéro DEC0928811-42B6-IB et le BL numéro FAEG2106MA01, et dédouanées sous la déclaration E1019 du 15 juillet 2021 et dénonce la naissance d’une concurrence déloyale.
Est-ce une manière d’anéantir les concurrents et régner en maître sur le marché Congolais comme il en a été question depuis 8 ans ? D’aucuns pensent que cette société dont le Ministre de l’économie révélait le refus de baisser les prix des biens de première nécessité n’a aucune volonté d’obtempérer à la vision du Gouvernement de la République dont les efforts traduisent la volonté d’aboutir à la stabilité et à la baisse des prix des produits alimentaires afin d’améliorer la vie sociale des Congolais.
Baisse des prix des biens de première nécessité : Egal Sarl peut-elle s’y opposer?
Fondée en 2013, l’Entreprise Générale d’Alimentation et de logistique est une société congolaise commerciale qui depuis sa création, porte les germes des doutes. Tenez, pendant que le flou planait sur la source de financement de cette entreprise, Jean Jacques Lumumba, un lanceur d’alerte et coordonnateur du Réseau Panafricain de Lutte contre la Corruption ( UNIS) avait révélé que 43 millions de dollars américains provenant de la Banque Centrale du Congo, auraient été versés sur le compte de cette firme (EGAL) à la BGFI Bank et cela quatre mois seulement après sa création en 2013. A en croire Jean-Jacques Lumumba qui, à l’époque était employé de cette banque, cette somme qui du reste était présentée comme provision, n’a jamais été remboursée par EGAL. Ce qui lui a valu une poursuite judiciaire car accusé pour imputations dommageables et contraint de s’exiler en France. Pour lui, ces actes sont surréalistes car une Banque Centrale ne peut financer une entreprise privée tout en ajoutant que la société EGAl n’a jamais payé correctement ses impôts malgré que bénéficiant d’une exonération.
Dans un article publié par nos confrères de Actualité.cd, la République Démocratique du Congo a introduit au conseil d’État une requête en vue d’obtenir la modification de l’ordonnance du juge des référés rendue en faveur de la société EGAL SARL. Le juge des référés avait ordonné la suspension d’une décision qu’aurait prise l’ancien DG de la DGDA qui n’a pas admis les exonérations en faveurs de la société EGAL en matière de douane pour ses bateaux qui ont effectué des pêches en dehors des eaux territoriales. Fort est de constater que, à l’audience du 14 juillet 2021, la RDC a déclaré que les lettres attaquées par la société EGAL devant les juges des référés n’étaient pas des actes administratifs mais plutôt des réponses de l’administration exprimées dans une correspondance. Pour la République, les bateaux de EGAL n’étaient pas des bateaux congolais ainsi que les poissons péchés dans ces bateaux pour bénéficier des exonérations en matière de douane, comme le veut la loi douanière. Cerise sur le gâteau, la société EGAL n’a apporté aucune preuve de l’immatriculation de ces bateaux en RDC. L’ affaire demeure pendante.
Pour plus d’un avertis, les autorités congolaises devraient ouvrir l’oeil et le bon sur cette affaire car la société EGAL serait créée avec l’argent des contribuables congolais avec pour objectif d’oeuvrer dans la pêche et non dans l’import export.
Exonérations fiscales : EGAL dans le banc des accusés !
La société EGAL doit plus de 800 millions USD au Trésor public. Cette révélation a été faite après que les résultats préliminaires de l’examen des exonérations fiscales, non fiscales et douanières réalisé par l’Inspection générale des finances (IGF) ait été rendu public. Des révélations qui ont confirmé les accusations proférées depuis des années par des acteurs de la société civile et quelques politiques selon laquelle la société Egal Sarl n’avait jamais payé la douane et la TVA au motif qu’elle faisait la pêche dans les eaux congolaises, défrayant la chronique sur les médias et les réseaux sociaux alors que les enquêtes menées par Israël Mutombo dit « Sango » ont prouvé à suffisance que la société importait ailleurs notamment en Namibie.
Dans une correspondance datée du 8 février 2021, ALINGETE Jules, Inspecteur général chef de service à l’IGF, saisissait le Directeur général de la société EGAL pour lui demander des explications autour d’un prêt présumé, qui s’évaluerait à hauteur de près de 43 millions de dollars américains.
Quelle est la suite réservée à ces enquêtes? Cette affaire serait-elle classée ou doit-on attendre?
À l’heure où le Chef de l’état fait de l’état de droit son cheval de bataille , l’image de l’appareil judiciaire ne doit pas être ternie pour donner raison à ceux qui le qualifient d’une justice politicienne.
Pour l’IGF, le « compte séquestre » dans lequel les 42.999.699,05 USD ont été versés « ne pouvait être mouvementé que par la BGFI Bank elle-même et, en aucune façon, la société EGAL SA. « Raison pour laquelle cette dernière a été mise hors cause dans l’accusation de financement sur base des fonds publics qui avait été portée contre elle ».
« Au stade actuel des choses, il se dégage clairement que l’Etat congolais a perdu le montant USD 42.999.699,05 sorti du compte +Banque Centrale du Congo Equipements +et la responsabilité incombe à la BGFI-BANK DRC », souligne Jules Alingete dans cette lettre adressée cette fois à Madame l’Administrateur-Directeur Général de cette banque.
L’affaire remonte d’il y a 8 ans. Dans ses constations, l’IGF note que sur la période allant du 18 juillet 2013 au 6 novembre 2013, un montant total de 42.999.699,05 USD, a été transféré de la Rawbank vers la BGFI Bank, par la Banque Centrale du Congo, pour être logé dans le compte 70010285011-72 intitulé « Banque Centrale du Congo Équipements »ouvert en les livres de la BGFI Bank. Cet argent, renchérit l’IGF, a été par la suite viré du compte « Banque Centrale du Congo Équipements » au crédit du compte séquestre n° 45191026110-13 USD ouvert au nom de la société EGAL SARL, virement exécuté en quatre tranches, par les agents Kusombi Hervé et Diop Abdel Kader.
Dossier à suivre